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Ali ibn Abi TAlib, quatrième calife de l'Islam / « Je ne laisserai pas le meurtre d'Othman impuni » (1re partie) La succession au prophète (QSSSL) et les premiers Califats
Cette éducation marqua profondément l'esprit d'Ali. Elle lui donna une vision fine des choses et un amour passionné de la vérité. Mais surtout, elle fit de lui un combattant sans peur dans la voie de l'islam. Ces qualités allaient faire de lui l'un des grands atouts de l'iIlam. Ali est l'un des hommes qui reçut la bonne annonce du Paradis. Les trois précédents califes se référaient souvent à son avis. Omar avait coutume de dire : « Ali est le meilleur juge parmi nous. » Plus d'une fois Omar confia Médine à Ali, lorsqu'il s'absentait. En fait, Omar considérait Ali comme la personne la plus compétente pour poursuivre son œuvre. S'il ne l'a pas nommé comme successeur, c'est qu'il était persuadé qu'il serait élu par le peuple. Dans les premières années du califat d'Othman, Ali continua à jouer un rôle important dans l'élaboration de la politique étatique. Ali s'est illustré dans plus d'une bataille du vivant du Prophète. A l'exception de Tabuk, il a pris part à toutes les batailles et expéditions. Pendant la bataille de Badr, l'épée d'Ali fit des prodiges. Selon la coutume arabe, trois des plus valeureux guerriers qurayshites s'avancèrent pour un combat singulier. Ali tua deux d'entre eux, ce qui sema la terreur dans le cœur de l'ennemi. A la bataille d'Ohod et lors de celle de Hounain, Ali se tint sans faillir aux côtés du Prophète (QSSSL). Après la mort d'Othman, le califat resta vacant pendant trois jours. Ali accepta de prendre en charge la gestion de l'Etat islamique. Il allait ainsi devenir le quatrième calife de l'Islam. Tout le monde se rendit à la mosquée du Prophète (QSSSL) pour prêter allégeance. Talha et Zubair, les deux grands Compagnons se trouvaient à Médine à ce moment-là. Ils faisaient partie des six électeurs nommés par Omar, et Ali voulait s'assurer de leur soutien. Il les fit mander. « Si l'un de vous veut être calife », dit-il à leur arrivée, « je suis prêt à lui prêter allégeance. » Tous deux refusèrent ce fardeau. On appela Saâd bin Waqqas. Lui aussi faisait partie des six électeurs. « N'aie pas de crainte à mon sujet », dit-il à Ali. « Quand d'autres seront venus te prêter allégeance, je ferai de même. » Vint le tour d'Abdullah bin Omar. Sa réponse fut identique à celle de Saâd. « Il faut que quelqu'un se porte garant pour toi », dit Ali. « Je n'ai pas de garants à présenter », fut la réponse. Certains Ansar parmi les plus notables ne prêtèrent pas non plus allégeance à Ali. Tous les Omeyyades partirent pour la Syrie, emportant avec eux la tunique maculée de sang du défunt vizir ainsi que les doigts coupés de son épouse, Naila. Devenu calife, Ali prononça son premier discours. Il était éloquent et plein de force. Ali dit : « L'espace qui entoure la Kaâba est sacré. Allah a enjoint aux croyants de vivre ensemble comme des frères. Est musulman celui qui ne blesse autrui ni par son épée ni par ses propos. Craignez Allah dans vos relations avec autrui. Au Jour du Jugement, vous aurez à répondre de vos actes, même ceux commis envers des animaux. Obéissez à Allah Tout-Puissant. Ne transgressez pas Ses commandements. Faites le bien et tenez-vous loin du mal. » Ali savait bien qu'une période difficile s'annonçait. Les forces du désordre avaient été libérées de tout joug et il faudrait beaucoup d'efforts et de patience, ainsi que de tact pour rétablir l'ordre. Ali espérait mener à bien cette tâche avec la coopération du peuple. Sitôt le discours fini, un groupe de Compagnons alla à la rencontre d'Ali. Zubair et Talha en faisaient partie. « Tu es le nouveau calife », dirent les membres de cette délégation. « Ton premier devoir est de restaurer la Charia dans sa plénitude et donc de châtier les meurtriers d'Othman. C'est sur cette base que nous t'avons prêté allégeance. » « Je ne laisserai pas le meurtre d'Othman impuni », dit Ali, « mais vous devez attendre. Nous ne sommes pas dans des conditions normales. Les émeutiers sont encore puissants à Médine. Nous sommes entre leurs mains et ma propre situation est délicate. Aussi je vous prie d'être patients et dès que la situation le permettra, je ferai mon devoir. » Cette réponse ne satisfit pas tout le monde. Certains pensèrent que Ali essayait d'éluder la question. D'autres pensaient qu'il était sincère dans ses propos. D'autres encore disaient qu'il fallait prendre les choses en main soi-même. Si Ali était incapable de punir les meurtriers d'Othman, ils s'en chargeraient.