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Ali ibn Abi TAlib, quatrième calife de l'Islam / Mettre fin aux troubles, première action du successeur d'Othman (2e partie) La succession au prophète (QSSSL) et les premiers Califats
A peine entré en fonction, Ali commença à sentir le poids du fardeau qu'il devait assumer. Les émeutiers avaient soutenu sa cause et marché sur Médine pour l'élever au rang de calife. Mais il n'approuvait pas leur méthode. Il lui fallait donc attendre et voir comment cela évoluerait. Certains interprétèrent faussement cette politique d'attente. Ils voulaient des mesures rapides. Ils avaient vu Abu Bakr et Omar agir avec promptitude en leur temps. Ils ne comprenaient pas que la situation était désormais bien différente. Ali croyait honnêtement que les problèmes qu'avait rencontrés Othman étaient dus à l'influence néfaste de son entourage. La mort tragique du Calife et la situation de désordre qui régnait depuis étaient l'œuvre de ces hommes. Il fallait donc qu'ils partent, sans quoi les choses ne pourraient revenir à la normale. Ali était décidé à éradiquer le mal à sa racine. Aussi son premier acte en tant que calife fut de démettre tous les gouverneurs provinciaux de leurs fonctions et de confier leurs charges à d'autres. Les gouverneurs d'Ali entrèrent bientôt en fonction. Mais aucun d'entre eux ne reçut d'accueil enthousiaste. Le gouverneur de Kufa était encore en chemin lorsqu'il rencontra une délégation de notables venant de cette ville. « Tu ferais mieux de rebrousser chemin », dirent-ils. Les habitants de Kufa ne t'accepteront jamais à la place d'Abu Musa Ashari. Ne mets pas ta vie en péril. » Quand le gouverneur de Syrie atteignit Tabuk, il se vit bloquer l'accès par des soldats de Muawiya. Kufa et la Syrie étaient les deux provinces qui avaient ouvertement bafoué l'autorité du nouveau calife. Ali envoya des messagers aux gouverneurs respectifs de ces deux provinces. Dans la lettre adressée à Muawiya, Ali avait dit : « Prête-moi allégeance ou prépare-toi au combat. » La réponse de Muawiya donna un indice à Ali sur les intentions du gouverneur de Syrie. Il ne partirait pas sans livrer bataille. Aussi Ali se prépara-t-il au combat. Hassan, le fils aîné d'Ali, était contre toute effusion de sang. Il supplia son père de renoncer au califat plutôt que de provoquer une guerre civile. « Avec le temps », ajouta-t-il, « les gens accepteront ton autorité ». Mais Ali n'était pas d'accord avec son fils. La confrontation imminente entre Ali et Muawiya suscitait une atmosphère de malaise à Médine. Ali savait combien le gouverneur de Syrie était un homme puissant et plein de tact. Le faire plier serait une rude tâche. En peu de temps une armée fut levée pour combattre ceux qui refusaient l'autorité du nouveau calife. Avant de s'occuper de Muawiya, Ali devait faire face à Aïcha, l'une des veuves du Prophète (QSSSL) qui avait appelé à venger la mort de l'ancien calife. L'affrontement avec Aïcha était inévitable. Il appela les gens de Médine à se rassembler sous sa bannière mais il eut peu de réponses. Pour beaucoup de Compagnons, la simple idée d'un tel conflit était insoutenable. Comment pourraient-ils combattre la veuve du Prophète (QSSSL) ? Saâd bin Waqqas, le conquérant de l'Iran, dit : « Ô commandant des croyants, je veux une épée qui sépare les musulmans des non-musulmans. Si tu me donnes cette épée, je combattrai à tes côtés. Si tu n‘as pas cette épée, je te prie de m‘excuser. » « Je te demande au nom d‘Allah » dit, Abdullah bin Omar, « de ne pas me contraindre à faire quelque chose que mon cœur déteste ». Ali avait envoyé plusieurs messages à Abu Musa Ashari, le gouverneur de Kufa, pour lui demander de l'aide. Abu Musa redoutait fortement la guerre civile et détestait l'idée de voir des musulmans s'attaquer à d'autres musulmans. Ali leur assura qu'il ferait tout son possible pour éviter les effusions de sang. Même si le combat devenait inévitable, il limiterait les pertes autant que possible. Cette déclaration contribua à rallier les gens de Kufa à sa cause. Cela ajouta grandement à son pouvoir et à son prestige. Cependant, Ali restait prudent face à l'épreuve de force à venir. Il dira aux émeutiers : « Si vous voulez vraiment mettre fin aux troubles, rassemblez-vous sous la bannière du calife. Ne plongez pas les croyants dans la guerre civile. » Aïcha, Talha et Zubair furent touchés par cet appel. « Si Ali a vraiment l'intention de venger la mort d'Othman, alors nos différends seront facilement réglés », dirent-ils. L'espoir d'une paix prochaine brillait à l'horizon, mais dans l'armée d'Ali, il y avait Abdullah bin Saba et ses hommes. La paix allait causer leur perte. Abdullah bin Saba et ses hommes furent décontenancés par cette déclaration. La conversation avait rapproché les cœurs. Chacun avait médité les sombres perspectives qu'annonçait la guerre civile. Mais Abdullah bin Saba et ses hommes restèrent éveillés. Ils avaient décidé d'attaquer par surprise l'armée d'Aïcha ! Bientôt une bataille rangée opposa les deux camps.