Le fait marquant cette année c'est sans doute que les gens s'y sont pris tôt par crainte que les produits de qualité soient écoulés avant les derniers jours du mois de Ramadhan. La période du mois de carême qui grève les budgets n'a pas empêché les familles d'acheter les vêtements de l'Aïd pour leurs enfants. Toutefois, les familles rencontrées sur les lieux ont mis en exergue le fait que certains commerçants n'hésitent pas à majorer les prix. « J'ai deux enfants dont l'aîné a 10 ans et je préfère faire les achats dès maintenant car je pense que je peux trouver les habits qui conviennent le mieux à mes enfants et à des prix raisonnables contrairement aux premiers jours du mois sacré où la plupart des magasins étaient fermés ou n'avaient pas encore étalé leurs meilleurs produits », nous dira un enseignant rencontré dans une boutique qui affichait des soldes. Beaucoup de boutiques de prêt-à-porter pour enfants offrent en effet des promotions, chose qui attire bien évidemment une clientèle à la recherche de bonnes affaires. Mais la réalité est autre, car les prix proposés par les commerçants débordés par la demande ne sont pas à la portée de tous, notamment les petites bourses. « Entre les pantalons, les chemisiers, une robe et les chaussures, j'ai dépensé plus de vingt mille dinars pour mes trois enfants », nous dira un père de famille. Certains parents préfèrent pour leur part le produit local ou des pays voisins comme la Tunisie ou le Maroc, fuyant ainsi la qualité douteuse des produits importés de Chine et captivés par les prix. Des pères et mères de famille qui, déjà sont ruinés par les dépenses du mois sacré, n'hésitent pas à débourser pour voir leurs bambins dans leurs plus beaux atours. « Nous sommes contents du rapport qualité/prix des chaussures algériennes et des vêtements tunisiens, ça reste abordable et le plus important est que les enfants soient satisfaits », affirme un père de famille rencontré dans la foire qui se tient au Polygone depuis une dizaine de jours. Mais d'une manière générale et comparativement à l'année dernière, les prix sont moins abordables. Dans un bazar du centre ville, la hausse des prix oblige les familles à gâter leurs enfants en faisant des concessions : une simple jupe pour fillette de 3 à 5 ans imporrée de Turquie est proposée entre 2.500 et 4.000 DA, un pantalon pour garçon est dans le meilleur des cas cédé à 2.500 DA. Les commerçants justifient cette hausse des prix par les frais qu'ils engagent, dont la location du local.