« La rentrée des classes en France est prévue pour la semaine prochaine et il faut donc repartir très vite surtout pour inscrire les nouveaux élèves », explique Zahia, une Algéroise de Bouzaréah qui réside depuis sept ans dans la région parisienne. « Je suis venue la veille du mois de Ramadhan avec mon époux et mes deux enfants », signale-t-elle. Le teint hâlé, elle estime qu'elle a passé de « bonnes vacances au bled ». Elle confie d'ailleurs avoir prolongé son séjour. « Je devais rentrer plus tôt mais l'ambiance m'a retenue », dit-elle. Ses enfants, qui jouaient dans le grand hall, ne semblaient pas vraiment pressés de rejoindre le pays d'accueil. Nabil, âgé de 5 ans, qui portait un châle aux couleurs nationales, nous raconte avec fierté son séjour en Algérie. « Je suis parti à la plage de Zéralda. J'ai été même au cirque et j'ai aimé beaucoup le couscous et les fêtes », raconte-t-il avant que son petit frère n'intervienne pour dire qu'ils ont visité le parc zoologique de Ben Aknoun et vu des singes à la Chiffa. En partance pour Barcelone, une jeune dame accompagnée de sa fille attendait l'enregistrement. Particularité : la petite, Lina Fadoua, tenait un cartable et ne cessait de vérifier son contenu. Sa maman dira qu'elle va rejoindre l'école cette année. « Je lui ai acheté un trousseau scolaire complet. Ici, les prix sont abordables et on a pu se permettre beaucoup de choses en plus des cadeaux pour les proches », affirme la dame. La plupart des bagages portaient l'étiquette « Made in Algeria ». Constat : la plupart des émigrés repartent avec plein de bagages. « Ce n'est plus comme avant quand c'étaient eux qui venaient les valises pleines de cadeaux pour la famille », reconnaît un vieil émigré de France. A priori, la donne a changé : les émigrés font leurs achats en Algérie. « Le niveau de vie ici est meilleur que le nôtre. La vie est chère en France », reconnaît cet homme. Les difficultés financières ont poussé la plupart de nos émigrés à venir passer leurs vacances au bled. Des bagages « Made in Algeria » Rares sont ceux qui se sont permis des vacances dans les complexes et autres grands hôtels. En outre, nombre d'émigrés sont venus sans leur véhicule à cause de la crise économique en Europe. Pour Amel, résidant à Orly, la particularité des vacances cette année, c'est que la saison estivale a coïncidé avec le mois du Ramadhan. « Je viens au bled chaque année avec un immense plaisir. Cette année, on a constaté une amélioration sensible en matière de prestations de services surtout au niveau de l'aéroport. Je peux même qu'on a été gâtés », dit-elle. Sur ses vacances, Amel raconte qu'elle passait ses journées avec ses enfants à la plage ou dans des lieux de loisirs alors que la soirée était consacrée aux visites familiales. « J'ai passé toutes les soirées ramadhanesques à l'extérieur de la maison. Il y avait une ambiance familiale en plus de la sécurité mais je regrette l'éradication des marchés informels notamment le marché tnach de Belouizdad », dira-t-elle, tout sourire. « La situation du pays s'est améliorée avec les nouvelles infrastructures, les autoroutes. Il y a le métro, le tramway, tout ça, c'est positif », estime Amirouche, un émigré qui vient en Algérie après trois ans d'absence. Mais pour lui, il reste encore quelques lacunes à combler, notamment sur le plan de l'hygiène. « La capitale est sale. Il y a des ordures partout, en sus des embouteillages infernales », regrette-t-il.