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L'ETUSA assure les derniers départs à 18h30 et le service de nuit : «Haffila tassir»
Publié dans Horizons le 21 - 08 - 2010

Photo : Lylia M. Place du 1er-Mai, jeudi, 9e jour du Ramadhan. Il est à peine 6h00 du matin. Une certaine animation règne à la station de l'Entreprise de transport urbain algérois (ETUSA).
Le chef de la station N° 3 scrute l'arrivée des premiers autobus. Deux bus sont déjà visibles au niveau du lycée El Idrissi. D'autres ne vont pas tarder, dit-il, à rejoindre la station. Les chauffeurs viennent de quitter les différents garages ou dépôts comme les appellent les intimes de l'ETUSA. Chacun d'entre eux rejoint l'arrêt indiqué. D'autres conducteurs sont orientés vers d'autres localités périphériques d'Alger, sans prise de passagers. Une autre journée de dur labeur commence pour les hommes aux casquettes bleues et chemises galonnées. Les premiers passagers commencent à arriver par petits nombres.
Ce sont généralement des jeunes et des dames, probablement des femmes de ménages qui partent au travail. Quelques receveurs sont là également. Il est presque 6h30. Les premiers départs sont annoncés. Un trolleybus brise le silence de la nuit qui s'achève. Quelques usagers ont pris place. Un jeune chauffeur contourne le rond- point, en prenant la direction de Bab el Oued, sous le signe lumineux de «Saha ramdankoum» qui s'est affiché sur le fronton de l'autobus. Alger se réveille de sa longue nuit, sous un ciel encore clément. «L'ETUSA assure un travail de brigade pour garantir un service public de qualité», dira Sid-Ali, contrôleur technique qui a 30 ans de service à son actif. La placette se peuple peu à peu . «Nous subissons des contraintes multiples», a-t-il ajouté. Le public ne semble pas toujours tendre avec les agents. «Nos agents n'ont pas le droit de riposter aux insultes et agressions car ils ont gardé au fond d'eux-mêmes le statut de fonctionnaire, même s'ils ne l'ont plus depuis que la RSTA s'est transformée en ETUSA avec un statut d'EPIC», dira M. Idir, un autre chauffeur chevronné Les scènes de violence sont courantes dans les autocars relevant du secteur privé. Dernièrement, un receveur de l'ETUSA a été agressé avec une arme blanche à la place des Martyrs. «Sincèrement, je regrette l'époque de la RSTA où nous dépendions de la wilaya et par ricochet du ministère de l'Intérieur. Nous étions mieux protégés», regrette-t-il.
Mais la direction recommande aux agents, dit-il, de ne pas répondre aux provocations. «C'est dur quand même d'accepter les insultes de la part de certains usagers, alors que nous les transportons chez eux pour passer le F'tour avec leur famille» se désole un autre receveur qui nous rejoint dans la discussion. Les chauffeurs qui assurent les derniers départs (de 18h30) à l'approche d'El adhan «cassent» le jeûne, dehors, dans un quelconque restaurant ou un café maure. «Imaginez un chauffeur qui prend la direction de Bouzaréah ou de Ben Aknoun à 18h30. Il n'a pas le temps de revenir jusqu'ici et de rentrer chez lui», estime Mourad, un autre conducteur qui fait partie de la deuxième brigade qui commence à 13h00 et se termine à 19h30. Il est obligé, dit-il, de manger dehors soit chez le gargotier d'à côté ou dans un restaurant Rahma, s'il y en a dans les parages. Et puis, les chauffeurs et les receveurs doivent attendre la reprise du travail avec la 3e brigade qui commence à 20h30-21h pour rentrer chez eux. «Qu'est ce que vous pouvez manger avec 200 DA pour un F'tour de Ramadhan ?», s'interroge Nabil qui vient de garer son long autobus à accordéon. Il y avait auparavant des cantines. «Chaque secteur disposait d'une cantine où les travailleurs mangeaient, après la rentrée des trolleys dans les dépôts», dit-il avec dépit. Elles sont supprimées depuis plus d'un an. Ce que regrettent les travailleurs de l'ETUSA.
NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS
«Nous sommes ici au secteur N° 3 du 1er-Mai qui gère 28 autobus pour toutes les directions», dira M. Kettan Moussa, chef de secteur, mettant en évidence le caractère permanent du service assuré par l'ETUSA. Deux femmes dont l'une est conductrice de bus et l'autre au poste de receveur sont affectées, dit-il, à son secteur. «Elles s'en sortent parfaitement bien et au même titre que leurs collègues hommes», a-t-il ajouté, en soulignant que les femmes activent au niveau des téléphériques surtout. La durée de travail assurée par chaque agent est, dit-il, de 6h40 minutes par jour, sans discontinuité. Et ils n'ont le droit qu'à une journée de repos par semaine. Selon lui, les travailleurs rentrent chez eux, après la fin de service à l'approche d'El adhan pour manger en famille. Sid-Ali qui vient d'effectuer sa prière du D'hor nous invite sur ce, pour faire le trajet avec lui jusqu'à Bab el Oued. Il vient de commencer le service. Le bus n'est pas rempli. Mais Il doit démarrer, comme quoi l'heure c'est l'heure à l'ETUSA. L'embouteillage nous surprend à l'entrée de la rue Hassiba Ben Bouali. Presque pare chocs contre pare chocs. Les conducteurs sillonnent ainsi les rues et les avenues d'El Bahdja tous les jours, selon le même rythme de contraintes et d'énervement. Ils affrontent les embouteillages au quotidien avec de lourds engins pour certains. Les nerfs sont souvent à fleur de peau à cause, selon lui, de la mauvaise conduite des chauffards qui doublent de tous les côtés. “Quand je rentre chez moi je ne supporte pas le bruit que font mes enfants”, a-t-il ajouté. Mais notre discussion est interrompue par une autre qui provient du fond du bus. Un retraité de l'ex- RSTA exhibe sa carte professionnelle au receveur. «Durant les années 70 et 80, les conditions de travail étaient encore plus pénibles que celles d'aujourd'hui. Il n'y avait ni cantine ni répit au moment d'El adhan. Le F'tour c'était dans le bus et avec les moyens de bord», a-t-il souligné cet ex contrôleur technique de la RSTA, en retraite depuis 1988. C'était son fils, dit-il, qui lui ramenait la chorba au lieu d'arrêt de bus indiqué à l'avance. C'était généralement, se souvient-il, du côté de Ain Benian. Il se rappelle comme si c'était, hier, du premier F'tour passé dans un autobus. «C'était comme par hasard un mois d'août 1977 qui avait coïncidé, comme cette année, avec le ramadhan», a-t-il indiqué avec une forte expression de nostalgie. Ami Said racontait toujours cette époque. Mais le bus s'est arrêté devant la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. On s'est quitté avec un signe de la main.
LA RELÈVE, LE POINT FAIBLE DE L'ETUSA
À la place des Martyrs, les vendeurs à la sauvette ne sont plus là, du côté des arrêts de bus, improvisés comme une station, en attendant la fin des travaux sur la station d'en face : «Nous respirons un peu mieux maintenant. Les autobus trouvent facilement les arrêts pour stationner. Les autres jours, c'est infernal. Les chauffeurs se frôlaient difficilement un passage tout le long de la rue Bab el Oued, pour circuler ou encore pire trouver une place d'arrêt», dira H. Kamel, chef de la station de la Place des Martyrs sur un certain air de satisfaction. Le travail des chauffeurs et des receveurs est encore plus pénible dans ces conditions. Les contrôleurs ont disparu, dit-il, de la circulation depuis un certain temps. Ce qui fait une bonne affaire pour les «resquilleurs » qui ne paient pas leur place. Cette situation s'explique, selon lui, par l'absence de la relève qui n'a pas été garantie après le départ des anciens durant les années 90. «Maintenant le problème est pris en charge par la direction qui vient de lancer un programme de formation des contrôleurs.
La première promotion est déjà sur le terrain», a-t-il ajouté, mettant l'accent sur le retour des contrôles inopinés. Un jeune receveur attend devant le kiosque, l'arrivée du chauffeur. Krimo s'intéresse, lui, à un autre type de contraintes : « Nous enregistrons un manque important d'usagers durant le ramadhan. Et les recettes se réduisent au fil des jours», déplore-t-il avant de rejoindre son compagnon de route du côté de la rue Bab Azzoun. Le chef de la station donne le signal à d'autres chauffeurs pour rejoindre les arrêts. Les derniers départs sont annoncés Les usagers s'y précipitent. Les arrêts se vident progressivement. Dur, dur, le travail de brigade. Mais El haffila Tassir…


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