L'objectif de la conférence sur le système éducatif, indiquent les organisateurs, est de présenter la vision des ulémas algériens sur les programmes dispensés dans les établissements scolaires et les méthodes pédagogiques suivies dans l'enseignement. La nécessité de revoir le système actuel appliqué dans l'Education nationale a constitué un point commun chez les conférenciers qui ont plaidé l'urgence de remédier à la situation dans ce secteur, considéré comme « le nerf de développement de chaque nation », suivant l'expression utilisée par les intervenants. Abdelkader Fodil, membre de l'Association des ulémas, chargé de la commission des affaires éducatives, relève des « ambigüités » dans les programmes scolaires puisque, dit-il, « le contenu des programmes est étranger aux spécificités de la société et ne reflète pas les constantes profondes de la nation. Les principes du patriotisme et de la religion et l'esprit scientifique et technique sont en constante régression ». L'absence de politique d'orientation et de vision futuriste pour l'Ecole algérienne est, soutient ce membre de l'association, « à l'origine des insuffisances soulevées ». Pour M. Fodil, l'Ecole algérienne fait face à trois défis majeurs : linguistique, scientifique et moral. La solution, propose cet intervenant, réside dans la révision des méthodes d'enseignement et la formation « permanente » des enseignants. Sur ce dernier aspect (formation) le conférencier constate une négligence de la part du ministère de l'Education nationale. En clair, il estime que « la formation des enseignants, qui se fait actuellement à l'université, reste insuffisante et que le diplôme ne signifie pas la compétence ». « Le ministère doit prendre en charge ce volet en procédant, par exemple, à des mises à niveau des nouveaux diplômés destinés à l'enseignement », affirme-t-il. De son côté, Abderahmane Selli, enseignant en psychologie scolaire à l'université de Blida, a évoqué d'autres lacunes, d'ordre organisationnel, qui caractérisent le système éducatif actuel. Il note, entre autres, la surcharge des programmes pour les élèves et le volume horaire pour les enseignants. Cependant, ce psychologue scolaire trouve « inadéquate » la mesure portant limitation des programmes scolaires, suivie, depuis quelques années, appelant, au passage, à sa suppression : « Le contenu des programmes doit être dispensé en entier pour assurer la continuité entre paliers ». Côté pédagogique, cet universitaire relève que « les méthodes d'enseignement suivies dans nos écoles n'incitent pas les élèves à la recherche ». Dans le même registre de l'éducation, l'Association des ulémas algériens a annoncé l'organisation prochaine d'un séminaire international, à Sétif, sous le thème : « Les réformes dans le système éducatif au Maghreb ».