« Attention, les poux sont là ! ». Une épidémie de pédiculose (contamination par les poux) se propage dans certains établissements scolaires recensés à l'échelle nationale. Le professeur Karim Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a, de ce fait, annoncé le lancement d'une large campagne de sensibilisation au sein des écoles. Cette opération sera entamée cette semaine par des équipes de santé de proximité. Considérée comme tabou par la quasi-totalité des parents, cette épidémie est contagieuse chez les enfants de 4 à 10 ans. Ceux qui sont placés dans les maternelles sont les plus exposés à cette épidémie. « Quand on n'a jamais eu ou vu de poux, on a du mal à prendre au sérieux la présence de ces désagréables petites bêtes », a rétorqué une mère venue chercher son fils à la sortie de la crèche. « C'est ma belle mère qui s'en est rendue compte et m'a aussitôt prévenue pour que je prenne mes dispositions », dira-t-elle. « Le soir même, mon fils est passé chez le coiffeur et je l'ai soumis à un traitement pendant huit jours », a raconté la dame. De même pour cette autre mère de famille, Ania. Elle a du couper les longs cheveux de sa fille pour se débarrasser des poux. « Elle est triste mais ça urgeait et puis les cheveux repoussent ». Les responsables des établissements scolaires aussi sont tenus de prévenir. Dès le premier signe de la présence de ces poux, les éducatrices se chargent d'en informer les parents dont les enfants sont concernés et ceux qui ne le sont pas. Pour sensibiliser les autres, un petit mot est glissé dans le cartable de l'enfant scolarisé ou bien une affiche est carrément collée à l'entrée de l'école. De la sorte, les parents sont aussi vite avertis. C'est ce qu'a fait la gérante de l'établissement préscolaire Sabranisse. Dès la rentrée scolaire, Mme Malika, s'est chargée d'avertir les parents et les sensibiliser à ce risque. « Il n'y a pas de honte à cela mais il faut juste intervenir à temps pour éviter une prolifération », a-t-elle expliqué. De même à l'école les Cyprées. « Un cas a été signalé et a été pris en charge à temps », a souligné Rachida, la directrice. Du côté des pharmaciens, il suffirait d'un traitement pour éliminer les poux. « Il faut les éliminer méthodiquement en respectant quelques règles », a précisé un pharmacien à la rue Abane Ramdane. Selon lui, dès que l'enfant se gratte la tête, il faut rapidement vérifier sa chevelure. « Les poux sont noirs et fuyants et difficiles à repérer, mais les lentes, de couleur marron clair, sont collées aux cheveux et c'est là qu'il faut faire attention, car on peut les confondre avec les pellicules », a-t-il averti. « Les pellicules se détachent toutes seules du cheveu alors que les lentes restent collées. Pour les déloger, il faut les prendre entre le pouce et l'index et les faire glisser jusqu'à l'extrémité du cheveu », a-t-il ajouté. Selon ce spécialiste, les shampoings anti-poux et les lotions spéciales se sont écoulés rapidement cette semaine. « Les dernières générations de produits sont sans insecticides et, du coup, beaucoup moins agressifs et tout aussi efficaces que les produits avec insecticides auxquels les poux résistent bien », a souligné le spécialiste. S'adressant aux parents, ce pharmacien, leur conseille de passer chaque mèche au peigne spécial antipoux après le traitement des cheveux quitte à retirer les lentes une par une. Il préconise également de laver la literie et les vêtements à 60 °C minimum, de préférence les repasser au pressing. Théoriquement, les poux ne survivent pas après 48 heures sans contact humain.