Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, a transmis, hier, au quartette de médiateurs de la crise politique tunisienne, une promesse écrite de démission pour permettre le début d'un dialogue national censé résoudre la crise qui paralyse la vie politique et institutionnelle en Tunisie depuis l'assassinat en juillet du député de l'opposition, Mohamed Brahmi. Cet engagement était revendiqué par l'opposition après que ce responsable ait conditionné mercredi la démission de son cabinet par l'adoption d'une Constitution et d'une loi électorale. Le Premier ministre n'avait également pas avancé de délai pour son « engagement sur le principe ». La centrale syndicale UGTT, principal médiateur de la crise, a indiqué vouloir obtenir des « éclaircissements » d'Ali Larayedh. Pour sa part, Nidaa Tounès, l'un des principaux partis d'opposition, avait exclu leur lancement « sans un engagement écrit du gouvernement à démissionner ». Cette formation avait estimé que le Premier ministre assumera la responsabilité d'un échec en « gâchant une occasion précieuse de compromis pour sauver le pays ». Une coalition de partis de gauche, le Front populaire, avait aussi annoncé qu'il ne prendrait pas part aux pourparlers « jusqu'à ce que le Premier ministre Ali Larayedh s'engage clairement et sans détour à démissionner », avait rapporté l'agence TAP. Il est prévu, conformément à une feuille de route rédigée par les médiateurs de la crise tunisienne, que le gouvernement dirigé par le parti islamiste d'Ennahda s'engage à laisser la place à une équipe de technocrates dans les trois semaines suivant le lancement des négociations censés aboutir à l'adoption de la Constitution, à la rédaction d'une loi électorale et à fixer des dates des prochains scrutins.Alors que les Tnisiens attendaient mercredi la décision de M. Larayedh, des affrontements entre des forces de l'ordre et un groupe armé, dans la région de Sidi Bouzid, au centre-ouest du pays, ont causé la mort de sept gendarmes alors qu'un policier a péri dans le nord. Dans la foulée de la colère populaire, les locaux d'Ennahda à Béja et au Kef ont été attaqués jeudi. Ce dérapage a causé la blessure de cinq personnes. Hier matin, un incident s'est produit à Tunis après que les forces de l'ordre eurent immobilisé un véhicule suspect. Le conducteur de la voiture a alors « arraché l'arme de l'un des agents provoquant un tir atteignant le conducteur qui a été transporté pour des soins », a expliqué le ministère de l'Intérieur.