Dans une brève allocution, le wali d'El Oued a déclaré : « Ces journées maghrébines du théâtre, outre leur volet culturel, constituent un espace privilégié pour rencontrer d'autres professionnels du théâtre pour échanger des idées, des expériences, voire des programmes touchant à la profession. » La pièce « Iftiradh ma hadatha filane » (Ce qui s'est réellement passé), mise en scène par Lotfi Bensbaâ, sur un texte de Ali Abdenbi Zaïdi, interprétée par la troupe du théâtre régional d'Oum El Bouaghi, a donné le coup d'envoi de ces journées qui se poursuivront jusqu'au 19 février prochain avec la participation de troupes nationales, tunisiennes, libyennes, saoudiennes, égyptiennes. Cette œuvre a subjugué le public. Cette dernière production du théâtre régional d'Oum El Bouaghi a réussi à attirer l'attention des critiques et des professionnels du théâtre. Il s'agit d'une œuvre porteuse d'une vision singulièrement nouvelle avec une magnifique cohésion entre la mise en scène et le jeu des comédiens. La scénographie de la pièce, bien que simple, a été parfaite. Avec un art consommé des expressions corporelles captivantes, des comédiens tels Hicham Guergah, Sif Eddine Berkani, Oualid Lamoudae, Merzouk Laousif, Zaïdi Antar, Ramzi Achour, Nouadri Anouar Sadat et Kacemi Khatabm ont su créer l'illusion du réel et raconter avec talent en usant de diverses techniques de théâtre. Les comédiens s'expriment en arabe classique et dans un langage fluide. Ce rendez-vous maghrébin a donc proposé, pour certains comédiens amateurs, un apprentissage et ce, afin de faire découvrir l'univers du 4e art. Selon le comédien irakien Rezouane de la troupe « Jamate al imara », la force de la touche artistique du metteur en scène, scénographe de cette pièce, a fait exploser ses talents insoupçonnés qui se sont distingués par une maîtrise et une cohérence de jeu auxquelles lui seul peut apporter une rigueur et un investissement passionnés. En fin de soirée, la compétition a été marquée par un spectacle intitulé « Khonnar », (scandaleux) de l'Etoile du théâtre de Gafsa, mise en scène par Nasreddinne Jelloul, texte de Rachad Zouari avec comme distribution Atef Rachdi, Msadak Salhi, Awatef Mbarek et Raouia Brahmi. D'une écriture complexe où les thèmes s'imbriquent et se superposent, la pièce est néanmoins dominée par le problème des effets provoqués par le phénomène de la globalisation et ses effets sur notre vie de tous les jours. Le spectacle a tenu en haleine le public qui a exprimé son admiration pour le jeu des comédiens par des applaudissements nourris. Cette manifestation, dédiée au théâtre, « permettra de renforcer les liens entre dramaturges et comédiens maghrébins » et de « favoriser l'échange d'expériences, y compris avec les troupes locales de théâtre amateur », a indiqué le commissaire de ces journées et président de l'association « Ouchak El Khachaba », Nabil Messai. Les représentations théâtrales alterneront avec une session de formation scindée en cinq ateliers techniques, consacrés à la réalisation dans le 4e art, l'écriture dramatique, la scénographie théâtrale, l'expression théâtrale et l'interprétation.
