Une réunion extraordinaire du Conseil des chefs d'état-major d'Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger axée sur la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel s'est ouverte hier matin au siège du Commandement de la 6e Région militaire à Tamanrasset sous la présidence du général de corps d'armée, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah. La lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les phénomènes connexes, ont constitué les axes principaux de cette rencontre qui intervient en temps opportun, au regard de la vulnérabilité du Sahel et de la succession des derniers évènements survenus dans la région, notamment l'enlèvement au Niger, dans la nuit du 15 au 16 septembre, de sept personnes dont cinq Français, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette réunion s'inscrit aussi dans le cadre de l'évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la région et parmi les dispositions prises pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, par le comité d'état-major opérationnel conjoint issu de la réunion des chefs d'état-major des pays concernés, tenue à Tamanrasset en août 2009. C'est la troisième du genre depuis mars dernier. Les chefs d'état-major des quatre pays ont plaidé à maintes reprises pour la concrétisation d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Intervenant à l'ouverture des travaux, le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a appelé les pays de la région du Sahel à respecter leurs engagements et à passer à l'action en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et tous les autres phénomènes connexes. «Je ne saurais trop m'étaler sur l'enjeu qui caractérise cette réunion au regard des évolutions qu'a connues notre région, depuis notre dernière rencontre, ici à Tamanrasset les 12 et 13 août 2009, qui nous interpelle tous à prendre nos responsabilités, à respecter nos engagements et à passer à l'action sur le terrain des opérations», a-t-il souligné. L'Algérie a plaidé l'organisation de cette session pour débattre les termes de la coopération afin de lui conférer plus de maturité et lever les incompréhensions qui persistent pour dégager les solutions idoines, en vue de renforcer l'action effective et concertée et atteindre, par là, les objectifs tracés dans la stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. « Cette réunion constitue pour nous une opportunité d'échanger les analyses et les appréciations sur tout ce que nous avons pu accomplir comme actions et pour évaluer les résultats enregistrés dans la voie des objectifs tracés pour le rétablissement du climat de paix et de quiétude dans toute notre région », a-t-il relevé. Il a émis le vœu de voir cette rencontre se traduire par des résultats tangibles sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région. Le porte-parole de la réunion le colonel Mabrouk Sebaâ, a souligné que la réunion du Conseil des chefs d'état-major, traduit la ferme détermination de ces pays à prendre en charge, de façon autonome et collective, leurs questions sécuritaires. « Cette réunion constitue une confirmation avérée du respect de tous les engagements pris par les forces armées des pays membres et un message clair pour exprimer leur volonté et leur détermination, ainsi que leur capacité effective à prendre en charge, de façon autonome et collective, leurs questions sécuritaires en toute liberté et en toute souveraineté », a-t-il déclaré. Les chefs d'état-major des pays participants ont exprimé à l'Algérie toute leur gratitude et leur reconnaissance pour les efforts qu'elle a consentis en vue de faire réussir les démarches prises par les forces armées des pays de la région dans leur lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. De l'avis des observateurs, le défi est majeur et les pays de la région veulent s'impliquer dans programme visant la création d'une cellule de renseignements entre les pays participants. Une initiative prise lors de la rencontre des experts militaires algériens, mauritaniens, maliens et nigériens en août 2009 à Tamanrasset. L'objectif étant le développement de la coopération pour faire évoluer la lutte contre le terrorisme dans la région.
