La lutte contre la bureaucratie ou plutôt l'amélioration du service public a connu une nette accélération depuis quelques mois. L'Algérien respire et appréhende moins de prendre le chemin d'une APC ou d'une daïra. Cela ne semble pas traduire une nouvelle campagne conjoncturelle liée à un quelconque calendrier électoral. Elle s'est poursuivie ces dernières semaines avec des mesures qui ont une incidence directe sur la vie quotidienne. Le citoyen algérien a vu nombre de contraintes qui rendaient sa vie impossible levées ou éliminées. Il s'agit, en fait, d'une nouvelle vision où la citoyenneté sera consacrée dans les actes les plus anodins et dans les lieux publics les plus fréquentés. Certes, le poste de ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public a disparu de l'organigramme du gouvernement récemment constitué, cependant, l'élan ne semble pas faiblir. Un observatoire chargé de « mener des études » et de formuler des propositions pour l'amélioration du service public sera créé, selon le plan d'action qui sera présenté par le Premier ministre. Ce dernier, dès sa prise de fonctions et lors de ses interventions devant les citoyens durant ses déplacements dans les wilayas, avait inscrit comme priorité cette « guerre contre la paperasse » dont l'inflation influe sur tous les aspects de la vie sociale et économique. L'observatoire s'inscrit dans l'objectif du renouveau du service public. Selon le document qui sera soumis à débat, « il vise à bannir la bureaucratie et l'inefficacité ainsi que les comportements négatifs ». L'objectif du gouvernement est la poursuite de l'action de réhabilitation et de renouveau du service public et la garantie de sa modernisation avec notamment le recours massif aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. La démarche envisagée de renouveau du service permettra le « rétablissement et le renforcement de la confiance entre le citoyen et l'administration et, partant, la restauration de la crédibilité de l'Etat ». Trop souvent la rancœur sociale et politique trouve sa source devant les guichets d'agents arrogants ou incompétents. Restaurer l'autorité de l'état Lors de son premier Conseil des ministres après l'élection présidentielle du 17 avril dernier, le président Bouteflika avait plaidé pour un service public efficient à travers l'intensification des efforts visant la modernisation et les changements de comportements. Le gouvernement « veillera à renforcer » la concrétisation de ces principes par la prise de mesures qui « mettront en conformité » l'action des pouvoirs publics avec les exigences d'un Etat de droit pour « éradiquer toute forme d'abus et de dépassements qui nourrissent la corruption et les sentiments d'exclusion, d'injustice et de marginalisation ». La promotion et la protection des droits des usagers du service public et la mise en place de systèmes et de procédures efficaces de communication sont les conditions d'une restauration de l'autorité de l'Etat, son efficacité et sa rapidité dans le traitement des affaires quotidiennes des Algériens. Pour renforcer les capacités et l'efficacité de l'administration, des « programmes de formation, de recyclage et de perfectionnement des personnels ainsi qu'une évaluation exhaustive » du système de formation dans l'administration seront engagés. Les agents qui sont pour la plupart des jeunes attendent aussi une revalorisation de leur statut.