Une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée et une modération dans la consommation de sucres et de lipides est vivement recommandée chez les diabétiques pouvant jeûner durant le mois de Ramadhan, ont indiqué hier à Alger des diabétologues, diététiciens et imams. « Les diabétiques autorisés à jeûner par leurs médecins, doivent obligatoirement avoir une bonne hygiène de vie en suivant un régime alimentaire équilibré et la diminution de la consommation de sucres et de lipides », ont recommandé les intervenants d'une conférence-débat, organisée au forum du journal DK News. Le Pr Zakia Arbouche, chef de service diabétologie au CHU de Tizi-Ouzou, a indiqué que la plupart des diabétiques de type1 et 2 n'étaient pas autorisés à jeûner, précisant que le jeûne aggravait leur état de santé. Se basant sur une enquête nationale, l'intervenante a souligné que 40% des diabétiques de type1 et 75 % des diabétiques de type 2 observaient le jeûne malgré les conseils de leurs médecins. Les diabétiques présentant des complications comme les rétinopathies, les neuropathies et néphropathies « doivent absolument prendre leurs médicaments à des heures régulières et ne doivent donc pas jeûner », a insisté la même spécialiste. Pour les malades présentant un diabète léger, le Pr Arbouche a indiqué qu'ils pouvaient observer le jeûne, tout en respectant les conseils de leurs médecins respectifs. De son côté, le Pr M'hamed Benredouane, chef de service dermatologie au CHU Mustapha Pacha (Alger) a rappelé que c'est au médecin de décider si le malade peut jeûner ou non. S'agissant de la prise de médicament, le Pr Benredouane a noté que les malades pouvaient décaler la prise de médicament, après avoir demandé l'avis du praticien. S'agissant des femmes enceintes et celles qui allaitent, le même intervenant a rappelé que le jeûne n'était pas contre-indiqué, sauf dans le cas où la vie de la mère ou celle de l'enfant était en danger. Lorsque la santé des jeûneurs, notamment des personnes âgées et des enfants, est mise en danger, les personnes qui observent le jeûne « doivent impérativement le rompre sous peine de subir des séquelles irréversibles », a-t-il averti. De son côté, le diététicien Karim Messous a rappelé que le jeûne avait plusieurs avantages, citant notamment la perte de poids, la stabilisation du cholestérol, la diminution du taux des triglycérides et la baisse de l'hypertension artérielle. Il a conseillé d'éviter les aliments trop sucrés et gras et de privilégier les fruits, légumes et céréales complètes. Pour sa part, le président de l'Association des zaouïa algériennes, Nourredine Mechouet, a appelé les jeûneurs à respecter les valeurs du mois sacré par « une consommation modérée, un comportement respectable et le suivi du conseil du médecin ».
