u'ils se rendent à leur travail tôt le matin, ou rentrant auprès de leur famille après une dure journée de labeur, la conscience et l'esprit des Algérois en sont à s'interroger sur tous ces démunis livrés à eux-mêmes ; « sans domicile fixe » vivant et dormant sur les trottoirs ; mères et enfants vivant de mendicité ; vieillards abandonnés et sans ressources ; familles expulsées de leur logement pour différentes raisons et autres cas sociaux du même type ; tous exigeant que l'on s'en vienne à se demander le pourquoi et le comment d'une misère sociale éclatant au grand jour et ne cessant de prendre de l'ampleur au fil des mois... Entre la mendicité directe s'opérant au vu et au su de tous ; de celle se déroulant par le biais du porte-à-porte ou déguisée sous la forme de revente de cigarettes et cacahuètes à la sauvette, la misère est bien sous nos yeux, quelle que soit la dignité arborée par ceux réduits à la mendicité et venant à nous rappeler ces lignes d'Alphonse de Lamartine, dans un ouvrage écrit après son passage en Algérie : « Et tout en haillons qu'il est, l'Arabe qui mendie est fier comme Bélizaire. » Piètre consolation, toutefois, pour tous ceux damnés de la terre ainsi que baptisés plus justement par Frantz Fanon... Triste aspect social dénaturant l'aspect social et humanitaire d'Alger, capitale d'un pays réputé riche et habité par un peuple généreux ?! Face à une telle désolation sociale forçant à nombre d'interrogations et d'appréhensions, de tourner les regards vers le ministère de la Solidarité nationale dont la mise en place a démontré et démontre qu'il y a bien une détresse sociale qu'il s'agit de prendre en charge ; de même en ce qui concerne toutes ces associations citoyennes se fixant comme objectif de soulager, autant que faire se peut et que leurs moyens permettent, les souffrances de ces innombrables nécessiteux créant cette terrible contradiction que sont pauvreté et marginalisation sociale grandissante dans un pays riche et aux immenses potentialités. Question très sensible, du point de vue politique, que celle-ci dès lors que l'on s'en vient à prendre en compte l'accroissement démographique et les possibles effets pouvant aggraver une telle situation du fait d'un libéralisme économique dont on ne sait ce qu'il sera réellement, celui-ci faisant craindre fortement qu'il accentuera la fragilité sociale de la majorité des Algérois, pour ne pas dire des Algériens ; encore plus celle des déclassés dont il est question ici. Et, sur le plan politique d'en venir à considérer qu'il s'agit là d'un dossier nécessitant autant de réflexion que l'action rapide et efficace dans son traitement, le but étant de ne pas laisser la marginalisation ou l'exclusion sous quelque forme qu'elle se présente, l'emporter sur le rationnel et le pragmatique avec ce que ces deux derniers prédisposent de préparation et d'action en termes de développement économique et social. En cela, s'agissant des effets négatifs pouvant découler du libéralisme économique, de se dire que celui-ci peut se révéler a contrario très positif pour peu que bien pris en main et, surtout, contrôlé aux fins de permettre l'accroissement de l'investissement et de l'emploi, tandis que dans le prolongement d'une telle projection, la nécessité, voire l'urgence serait d'amener les autorités locales, wilayas et communes à s'impliquer davantage dans le processus de développement économique et social afin d'encourager et stimuler l'investissement créateur d'emplois à leur niveau respectif et contribuer ainsi à une possible réinsertion des défavorisés, d'une façon directe ou indirecte... Car, de fait et pour exemple, c'est bien au niveau d'Alger que se situe le nœud gordien de cette misère et signes de pauvreté se traduisant par un fort accroissement. Car, de fait, c'est bien au niveau local que se situe le nœud gordien de cette misère et signes de pauvreté se traduisant par l'accroissement de la mendicité et la multiplicité des marchés informels et autres « petits boulots », le tout conduisant à une illégalité d'actes dérivant eux-mêmes vers des délits plus ou moins graves, tels la prostitution, le trafic de drogue et le grand banditisme ; constat imposant une prise en charge plus effective des différents aspects de cette question et afin que ne soit pas contrebalancé le plan de redressement et de développement.