L'ouverture d'une ligne maritime reliant la Pêcherie à El-Djamila (Ain Benian) et l'engouement pour ce nouveau mode de transport ne semblent pas avoir arrangé les choses. Des automobilistes crédules avaient pourtant espéré que cela allait désengorger la circulation routière, qui cesserait d'être un cauchemar. Le constat est là. Bien avant la fin du mois d'août, le trajet d'une demi-heure d'un quartier à un autre nécessite désormais deux heures et parfois un peu plus. Un travailleur dans une entreprise située près de la Grande Poste aime bien parler de ce paradoxe. Lui habite Ain Benian, et un de ses collègues, Thénia. Ce dernier pointe avant lui le matin et rentre chez lui plus tôt. Depuis un certain temps, la circulation automobile à Alger est devenue un casse-tête chinois et met à rude épreuve les nerfs du conducteur le plus placide. C'est un calvaire au quotidien. Dans certains quartiers, la circulation est telle que les voitures avancent pare-choc contre pare-choc comme une procession de chenilles. Gare à celui qui touche celui de devant ou de derrière ! Même si on renonce à sa voiture pour prendre le bus, le problème n'est pas réglé .Certains chauffeurs de bus privés n'hésitent pas à marquer des arrêts tous les dix mètres hors des arrêts, dans ce qui s'apparente à de véritables chasses aux clients. Cela constitue une entorse à la réglementation et cause une gêne pour les voyageurs qui doivent prendre leur mal en patience. Circuler en voiture ne vaut pas mieux. Les embouteillages sont devenus légion, notamment du coté de Birkhadem, de Dar El Beida ou Ben Aknoun. Un concert assourdissant de klaxons fusent de partout au point de faire mal aux tympans. Les gaz émanant des pots d'échappement indisposent. Aux heures de pointe, il faut s'armer d'une grande patience et avoir des nerfs d'acier pour ne pas s'emporter. Les services de sécurité ont beau multiplier, aux différentes entrées de la capitale, « des barrages filtrants », rien n' y fait. Le nombre de véhicules qui a explosé ces dernières années a induit une circulation démente. Où garer ? Le stationnement est devenu un autre calvaire. Pour se rendre en voiture à un endroit X, il faut réfléchir par deux fois. Rien qu'à l'idée de se déplacer pour régler des affaires courantes, il faut se lever tôt pour trouver une place où garer si le gardien d'un parc daigne le permettre. Ce dernier pose toujours la question suivante : « Vous allez tarder ? Si ce n'est pas le cas, vous êtes gentiment éconduit. « Dix minutes pour 50 dinars, faites le compte ». D'ailleurs, plusieurs échauffourées ont éclaté entre jeunes à cause de la gestion des aires de stationnement. Chacun accapare le moindre espace comme s'il en était le propriétaire. D'autres qui habitent les cités de la périphérie, se sont résolus à stationner leur véhicule dans l'enceinte des gares ferroviaires. Ils rejoignent leur travail par train, moyen rapide et économique. Plusieurs problèmes sont réglés, du coup, avec cette astuce. Plus de concentration au travail, moins de stress à trouver une aire de stationnement et moins d'argent à dépenser pour l'essence et les pièces de rechange. Lorsque des travaux de voirie sont entrepris dans un quartier, les automobilistes payent la note. Il ne faut pas jeter la pierre aux ministères en charge de ce dossier épineux. La mise en service du métro, du tramway et de la ligne maritime a certes désengorgé quelque peu la capitale. D'autres actions restent toutefois à mener pour que la voiture soit plutôt qu'une malédiction, une bénédiction.