Le premier concerne la campagne de vaccination et le second est relatif à la sensibilisation. Toutes les structures publiques et les officines privées ont été approvisionnées par l'Institut Pasteur d'Algérie en vaccins anti-grippe. C'est ce qu'a affirmé, hier, au forum d'El Moudjahid, le directeur de la prévention au ministère de la Santé, le professeur Smaïl Mesbah, affirmant qu'il n'existe aucune tension sur ce produit puisque près de deux millions de doses ont été fournies. « Le taux d'utilisation avoisinait les 80% à la mi-décembre », a-t-il précisé. Selon le représentant du ministère, le vaccin offre une protection. « La grippe est une maladie bénigne mais elle est grave et reste une menace pour les sujets âgés de plus de 65 ans, les malades chroniques et la femme enceinte », explique-t-il. Les risques de complication peuvent être graves chez ces catégories de la population. La grippe touche, chaque année, 300 à 500 millions de personnes dans le monde et provoque 300 à 5.000 décès. Pour le Pr Mesbah, cette année, la maladie n'est pas plus virulente que les années précédentes. Les six décès enregistrés à l'hôpital d'Aïn Taya, dans la wilaya d'Alger, ne sont pas tous dus à la grippe saisonnière, selon lui. Certes, ils présentaient des symptômes respiratoires, dit-il, mais un seul décès est lié à la grippe. On déplore plusieurs décès dus à la grippe saisonnière mais « au stade d'aujourd'hui, on ne peut pas dire que le virus est plus virulent que l'an dernier », affirme-t-il, précisant qu'il « faut rester vigilant ». Le responsable de la prévention a fait savoir qu'un dispositif de prise en charge des cas compliqués a été mis en place. Deux structures sont chargées du suivi : le réseau sentinelle de surveillance de la grippe pour identifier les personnes présentant des signes et le laboratoire de référence de la grippe de l'Institut Pasteur d'Algérie dont la mission est de détecter les types de virus qui circulent en Algérie. Actuellement, ce sont les virus saisonniers B, H3 N2 et H1N1 mais le plus fréquent, c'est le B. La femme enceinte doit se faire vacciner à partir du second semestre car le vaccin la protège elle et son enfant. « Les citoyens sont réticents aux campagnes de sensibilisation et au vaccin, parce qu'ils considèrent la grippe comme une maladie banale. Ils n'ont pas conscience qu'elle peut être un facteur d'aggravation pour les personnes à risque », a-t-il rappelé.
