Le racisme bat son plein en Israël secoué par une vague de manifestations lancées par les Falashas, des juifs d'origine éthiopienne rapatriés à grand renfort de campagne publicitaire au début des années 80 et 90. L'Etat colonial révèle au grand jour ses fondements racistes qui touchent les composantes de la société israélienne, plus particulièrement les Falashas (135.000 personnes dont 50.000 nées en Israël). Une communauté à part, accédant tardivement à la foi juive, pliant sous le joug du statut de toutes les injustices : plus du tiers vivant sous le seuil de pauvreté (contre 14,3% dans l'ensemble de la population juive), un revenu moyen par personne inférieur de 40% à la moyenne. C'est que la révolte des Falashas, qui brise le mythe du modèle de stabilité et de la démocratie dans la région, traduit le sentiment des discriminations sociales. Plus que de « simples erreurs », reconnues par le président Reuven Rivlin, « l'explosion de violence de dimanche dernier n'est pas uniquement due aux violences policières, elle exprime aussi une colère contre les discriminations », explique Hagit Hovav, membre de l'Association pour les Juifs éthiopiens. « Les jeunes de notre communauté nés ici, qui font l'armée, se sentent exclus uniquement à cause de la couleur de leur peau. La société israélienne nous a relégués dans des ghettos », déplore-t-il.