Les Palestiniens et les Arabes israéliens ne sont pas les seuls à être confrontés à la discrimination raciale en Israël. Même les israéliens originaires d'Afrique la subissent. Pourtant, ils sont tous juifs et beaucoup d'entre eux sont nés en Israël. Seulement voilà, la couleur de leur peau fait qu'ils sont souvent l'objet de violences verbales de nature raciste, notamment de la part des extrémistes juifs qui ne les considèrent pas comme des juifs à part entière. Mais pas seulement. Même les asso-ciations censées être humanitaires les discriminent de façon ostentatoire. C'est le cas de l'organisation caritative Magen David Adom, société nationale du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui a refusé, il y a quelques semaines, le don de sang d'une députée d'origine éthiopienne. Pour expliquer ce refus, une responsable de l'organisme a indiqué que selon les directives du ministère de la Santé, «il n'est pas possible d'accepter le sang spécial d'origine juive éthiopienne». Ce qui n'est pas faux, à en croire les médias israéliens. «Le ministère considère que le sang des Juifs d'origine éthiopienne qui ne sont pas nés en Israël est susceptible de propager des maladies, notamment le sida », ont-ils rapporté. C'est pour cette raison d'ailleurs que les autorités sanitaires israéliennes se débarrassaient sans l'utiliser du sang donné par les membres de cette communauté. Autre pratique discriminatoire à laquelle s'adonnait ce département ministériel, l'injection d'un agent contraceptif aux Juives venues d'Ethiopie et ce, à leur insu. Ainsi, leur fécondité a baissé de 50 % depuis 2000. Pendant des années, le gouvernement israélien a nié avoir instauré un tel système de contraception. Mais il a fini par reconnaître son existence il y a quelques mois. Sur un autre plan, 50 % des 100 000 juifs d'Ethiopie qui ont immigré en Israël au cours des 30 dernières années vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 16 % pour les juifs blancs, selon des statistiques établies par des ONG.