La chancelière allemande, Angela Merkel, qui accueille, depuis hier, ses partenaires du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie, Japon) va devoir revoir de fond en comble son agenda dédié à l'origine aux questions climatiques. La « chancelière du climat », concédant le geste significatif de sortie du nucléaire civil décidée après la catastrophe japonaise de Fukushima, en 2011, a été rattrapée par les crises en Ukraine et en Grèce. Si son sommet vert devra attendre d'autres opportunités, relancées notamment par les perspectives de la conférence de Paris, l'heure est à la convergence transatlantique. Le sommet de l'entente américano-allemande, scellée par Angela Merkel et Barack Obama dans le cadre idyllique d'un village de Krün des Alpes bavaroises, est celui de la rupture avec la Russie de Poutine qui est le grand absent. C'est dans cet esprit de guerre froide que le message de la convergence euro-atlantique a mobilisé les partenaires du G7 invités par Obama à œuvrer pour « maintenir une Union européenne forte et prospère ». Ce sommet des « maîtres du monde » repose fondamentalement sur la qualité de la relation germano-américaine qui, même si elle a énormément souffert des turbulences nées des révélations sur la mise en écoute du téléphone portable de la chancelière, ne se porte pas moins bien. « Les Etats-Unis sont notre ami et notre partenaire même si nous avons parfois des désaccords », a lancé Merkel. A l'épreuve de la crise ukrainienne, l'unité transatlantique se veut un instrument de combat contre ce qu'Obama a qualifié d'« agression » de la Russie mise au ban de la société internationale et frappée de sanctions draconiennes. « Si quelqu'un veut reconsidérer cette politique, ce ne pourra être que pour la renforcer », a souligné dans une conférence de presse, le président du Conseil européen, Donald Tusk. Mais, c'est au cœur même du Vieux continent que les fondements de l'Europe unitaire ont basculé dans la grande inconnue grecque. Le spectre de « Grexit » (sortie de la zone euro) plane sur le sommet des riches interpellés par les pays menacés de faillite. « Le temps file et les conséquences seraient dramatiques », a jugé, dans un entretien au journal allemand Welt am Sonntag, le président du Parlement européen, Martin Schulz. L'UE est « prête à aller très loin » pour trouver une solution à la persistance de la crise en Grèce aux caisses vides et confrontée aux échéances de remboursement imminentes. L'impasse est toujours en vigueur dans les négociations lancées depuis plusieurs mois avec la Commission européenne, le FMI et la BCE, qui lui réclament des réformes structurelles en échange de milliards d'euros d'aides financières. Le désordre grec fera-t-il douter Bruxelles ?