Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a soutenu, hier, à Tizi Ouzou, que la marche prévue aujourd'hui pour marquer le 36e anniversaire du printemps berbère, « n'a pas lieu d'être dès lors que tamazight est consacrée langue nationale et officielle » dans la Constitution. S'exprimant sur les ondes de la radio locale, en marge d'une visite de travail, le ministre a indiqué que « le printemps amazigh appartient à tous les Algériens ». Tout en rendant hommage au président de la République pour son œuvre unificatrice, Ould Ali a soutenu que cette année, « le 20 Avril revêt un caractère particulier après l'officialisation de tamazight ». Et d'ajouter : « Le président de la République en décidant de constitutionaliser la langue tamazight a réparé une injustice historique. » Pour lui, ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB), « la consécration de tamazight dérange certaines parties et certains intérêts ». Ould Ali a, également, relevé que la célébration de cette date symbole dans l'unité et la liesse « pose un sérieux problème pour certains qui, au lieu d'œuvrer pour le développement de la région, s'emploient et s'efforcent à la maintenir de manière durable et définitive dans le chaos ». Au contraire, dira-t-il, « la wilaya de Tizi Ouzou a besoin et aspire à l'investissement durable à travers des projets structurants et non d'instabilité ». Il a mis à profit son passage à la radio pour rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui se sont sacrifiés pour que tamazight soit reconnue langue nationale et officielle notamment les victimes de 2001. « Désormais, le peuple aspire à vivre dans la paix et la sérénité. Dans une Algérie unie, indivisible et prospère ». S'attaquant à ceux qui hier ont participé activement au chaos libyen et qui veulent aujourd'hui s'attaquer à l'Algérie, Ould Ali a soutenu que « la population, qui a pris conscience, ne veut et ne voudra jamais d'une Algérie divisée et effritée ». Il a indiqué, en outre, que le principe de l'Algérie de non-ingérence dans les affaires internes des pays, la défense de leur intégrité territoriale, et surtout son soutien aux peuples palestinien et sahraoui en fait une cible privilégiée de certains lobbies. C'est pourquoi il en appelle « la population de la wilaya de Tizi Ouzou à rester vigilante et refuser la provocation ».A la question de savoir s'il allait aussi marcher aujourd'hui, le ministre affirme ne pas en voir l'utilité. « Pourquoi marcher. Jusque-là nous l'avions fait pour l'officialisation de tamazight, aujourd'hui, elle l'est. Dès lors, le faire serait certainement pour autre chose. Et là je refuse que l'on utilise la symbolique du 20 avril comme tremplin à d'autres fins et à des desseins inavoués ». Accompagné des autorités locales à leur tête le wali et le P/APW, respectivement Brahim Merad et Mohamed Klaleche, le ministre s'était rendu, auparavant, au chantier de réalisation du nouveau stade de 50.000 places couvertes à Oued Falli, banlieue ouest du chef-lieu de commune de Tizi Ouzou où il s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de réalisation de ce mégaprojet. Sur les lieux, il s'est dit satisfait de la cadence des travaux dont le taux d'exécution est de 70%. Il s'est également félicité de la levée de toutes les contraintes administratives et techniques qui permettront certainement la livraison de ce stade au cours du premier semestre 2017. « Après celui d'Oran, le second stade à être réceptionné sera celui de Tizi Ouzou », relève Ould Ali qui a, également, visité une exposition sur le patrimoine et le printemps amazigh, organisée par la direction de la culture de Tizi Ouzou à la maison de la culture Mouloud-Mammeri.