Selon le PDG de Horizons, Larbi Timizar, le premier grand défi auquel nous faisons face aujourd'hui est « la remise en cause de ce rôle pivot du journaliste du fait du développement des technologies de l'information et de la communication et des nouveaux usages ». Il est plus qu'impératif pour le journaliste de se former et de renouveler constamment ses connaissances, a-t-il indiqué. Le PDG du quotidien public francophone Horizons, Larbi Timizar, a soutenu, hier, qu'il y a une nouvelle dynamique dans les programmes de formation des journalistes, tant au niveau de certaines entreprises de presse que du ministère de la Communication qui a organisé une série de rencontres avec des professionnels et universitaires de haut niveau sur différentes problématiques des métiers de la presse en général et du journalisme en particulier. Le PDG a animé une conférence intitulée « La formation continue, clé de la professionnalisation éthique des journalistes », à l'Ecole nationale supérieure de journalisme à Alger, en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, des directeurs des médias publics, du directeur général de l'Anep, de la directrice générale de la SGP. Cette conférence s'inscrit dans le cadre des conférences-formation organisées par le département de la Communication. La conférence a porté sur la problématique de la formation, vue comme une exigence éthique et professionnelle à laquelle, et le journaliste et l'entreprise de presse doivent accorder une importance au niveau des mutations et des défis qui caractérisent cette profession. Il cite entre autres, les évolutions technologiques, sociologiques et culturelles notamment depuis l'avènement de l'Internet. « Quelle est la part du journaliste et celle de l'entreprise de presse dans la mise en place d'un système de renouvellement des connaissances indispensables à un exercice professionnel et responsable du métier de journaliste ? », s'est-il interrogé. L'Algérie a pris conscience de l'importance du journaliste professionnel Le conférencier a affirmé que l'Algérie a pris conscience de l'importance du journaliste professionnel dans l'accomplissement de cette nouvelle mission constitutionnelle « qui consiste à assurer au citoyen le droit à l'information au même titre que les autres droits, la santé, l'éducation, la culture », a-t-il noté. Il a annoncé, à l'occasion, que les universités algériennes ont formé, durant les années 2011 et 2014, 18.286 licenciés en sciences de l'information et de la communication et 388 diplômés en post-graduation. Il a précisé que la Constitution amendée a placé le droit du citoyen à l'information au rang de droit constitutionnel. Le conférencier a relevé l'attachement du ministre de la Communication à la réussite de l'œuvre de professionnalisation de la presse qui passe inévitablement par des actions de formation du journaliste pour lui permettre d'être au niveau de la mission sociale qui est la sienne. S'agissant de la formation, le conférencier a insisté sur la déontologie, l'éthique et la liberté de pensée et d'expression en tant qu'« atouts qui font la force et le professionnalisme d'un journaliste. » Il a ajouté que beaucoup estiment que le métier de journaliste a évolué et doit se consacrer à une professionnalisation poussée, d'où l'idée de former des journalistes « soldats de l'information » aguerris aux pratiques des techniques du journalisme, avec comme fil conducteur, le souci de répondre aux fameuses questions Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ? Le paysage médiatique marqué par le pluralisme Le paysage médiatique algérien est marqué par l'ouverture et le pluralisme qui induisent de nouvelles exigences éthiques et professionnelles que le journaliste ne saurait assumer sans un effort de formation et de renouvellement des acquis intellectuels. Sur un autre plan, Larbi Timizar a estimé que l'ouverture du champ des médias audiovisuels laisse tranparaître un grand besoin de formation non seulement aux principes professionnels de la pratique du journalisme mais également aux fondements éthiques et déontologiques de la profession. « Nous constatons tous au niveau de certains médias des façons de se comporter avec l'information qui interpelle le rôle et la place du journaliste et rendent plus qu'impératives sa formation et l'amélioration de ses connaissances, comme rempart éthique aux dérives. » Toutefois, la formation est confrontée à la réaction des journalistes. « Il y a ceux qui adhèrent au programme de formation, ceux qui refusent la formation au prétexte qu'ils sont diplômés de l'université, ceux qui pensent constituer l'élite. Et il y a ceux qui suggèrent de former plutôt les responsables. » La réalité de la formation de nos journalistes appelle un effort particulier de la part des entreprises de presse qui doivent contribuer à améliorer et à perfectionner les connaissances et les compétences des jeunes journalistes, « le plus souvent bien formés aux concepts théoriques mais sans aucune emprise sur la réalité du journalisme et des médias », a-t-il constaté. Enfin, le conférencier a plaidé pour la création de liens structurés et permanents entre l'université et les entreprises de presse pour l'accueil des stagiaires. « Cela pourrait également être un moyen pertinent d'implication des jeunes journalistes diplômés et leur intégration dans le monde professionnel du journalisme. » « Nous sommes interpellés pour trouver les moyens d'améliorer notre formation, nos compétences et nos connaissances dans une démarche purement éthique capable non seulement d'aider le journaliste à mieux exercer son métier mais aussi à lui éviter des dérives et des pratiques nuisibles à notre profession », a recommandé le PDG de Horizons. Lors des débats, des journalistes ont soulevé le problème d'organisation des séances de formation par la direction des rédactions, sans consulter les journalistes, « qui sont chargés également de couverture à l'extérieur ». D'autres ont soutenu que les programmes ne sont pas adaptés aux besoins. « Ils sont très classiques. Nous cherchons à améliorer nos connaissances », a précisé une journaliste d'Echaâb.