Le projet est à la hauteur des valeurs fondamentales du Ramadhan de la convivialité, de la solidarité et de la paix. A l'initiative d'un jeune étudiant en école de commerce, Yassine Abdellaoui, le nouveau-né baptisé « Iftar Sharing », du nom d'un groupe de facebook, ambitionne de faire du Ramadhan un lieu de rencontre et de partage entre amis, voisins ou même des inconnus. Lancée en 2015 dans sa version « Ftour Sharing », l'idée généreuse a connu un succès retentissant au point où une plateforme pour le Ramadhan 2016 a vu le jour dans sa nouvelle appellation « Iftar Sharing ». De quoi s'agit-il ? Yassine, qui a tant raté la rupture du jeûne en famille, en raison des déplacements effectués pour les besoins de ses études, a voulu recréer ce moment magique des retrouvailles. « Durant le Ramadhan, il est de coutume de se rassembler pour le moment du repas. Certains n'ont parfois pas la chance d'avoir leurs proches près de chez eux, parce qu'ils étudient ailleurs ou sont en déplacement professionnel. » Il faut tout partager en convives, mixtes ou entre femmes seulement, dans les iftars qui s'imposent comme une nouvelle tradition ancrée en France, et se développent dans le monde. Sur le parvis de la BNF ou à la Défense, des scènes de communion ont consacré la vocation « solidaire et culturelle » des iftars, comme le souligne dans sa page facebook Yassine. Le credo « faisons connaissance autour d'un iftar » se conçoit comme un lieu d'échanges culturels entre les musulmans de tout horizon et des non-musulmans. « En France, il y a une forte communauté musulmane, dont il faut donner une autre image, au-delà des idéaux tronqués que véhiculent certains médias ». Qui mieux que l'expérience communautaire de Yassine pour œuvrer à la promotion du « vivre-ensemble » ? Les iftars se feront désormais à l'international auquels un site a été réservé. Le jeune étudiant, qui en aura fini en 2017 ses pérégrinations, puisqu'il en aura acquis son diplôme en commerce, compte mettre en place une version en anglais pour élargir la communauté des iftars. « D'ailleurs, dit-il, en plus des partages d'iftar, il y a eu aussi des partages de l'Aïd. » Belle opportunité pour faire revivre les valeurs perdues dans le monde musulman qui souffre de l'image pervertie par le terrorisme du déclin civilisationnel.