Les Russes se sont rendus, hier, aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement. Le vote que le parti au pouvoir devrait remporter sans grande surprise, intervient dans une conjoncture politique et économique exceptionnelle. Lors de la campagne électorale, le président russe Vladimir Poutine a demandé aux électeurs de se rendre massivement aux urnes, de voter et d'exprimer leurs positions. Les premiers bureaux de vote ont ouvert à 20h GMT sur la péninsule volcanique du Kamtchatka, dans l'extrême orient russe, mais la majorité des électeurs ont voté à partir de 5h GMT du matin dans la partie européenne du pays, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg. « J'aimerais tellement que les gens viennent voter, qu'ils croient aux élections », a déclaré la présidente de la Commission électorale centrale, Ella Pamfilova, en annonçant le début du vote, en direct sur la télévision publique. « Nous allons surveiller ensemble le processus du vote dans notre pays immense », a-t-elle assuré. De l'avis des observateurs, le Kremlin, confronté à une importante contestation lors des législatives de septembre 2011, semble vouloir donner au scrutin plus de transparence, même si cette échéance n'a pas suscité l'engouement escompté. Les premiers résultats du scrutin où quelque 110 millions d'électeurs sont appelés aux urnes devaient être connus hier en début de soirée. Plus de 6.500 candidats issus de 14 partis sont en lice pour 450 sièges à la Douma, chambre basse du Parlement. La Crimée participe pour la première fois à une élection russe. Le président russe, Vladimir Poutine et son parti Russie Unie, qui domine actuellement la Douma, peuvent envisager ce scrutin sereinement. Ils semblent assurés d'une victoire qui permettrait au président russe de briguer éventuellement un quatrième mandat en 2018. L'opposition libérale, qui a cette fois eu l'occasion de présenter beaucoup plus de candidats que lors du scrutin précédent en 2011 et de diffuser ses clips de campagne à la télévision, n'a pas réussi à régler ses problèmes internes pour pouvoir établir et présenter une liste commune. Les électeurs sont, par ailleurs, appelés à renouveler certains parlements régionaux et élire leurs gouverneurs. Le président Ramzan Kadyrov devra neuf ans après sa nomination par le président Poutine à la tête de la Tchétchénie, subir son premier test électoral.