La rencontre avec les P/APC de la wilaya, à laquelle avait appelé la direction de la culture pour débattre de la gestion des bibliothèques communales, n'a pas eu l'écho nécessaire et attendu. La plupart des P/APC ou de leurs représentants n'ont pas répondu à l'invitation. Seuls le président d'APC d'Idjeur et le vice-président de l'APC d'Illoula Oumalou ont pris part à la rencontre inscrite dans l'agenda de la 9e édition du Salon du livre du Djurdjura. Le reste des élus a préféré faire l'impasse sur ce rendez-vous qui pourtant revêtait une certaine importance pour leur commune. Certains d'entre eux n'ont pas manqué de tomber à bras raccourcis sur la directrice de la culture, via les réseaux sociaux, arguant ne pas avoir été invités. Interrogés par téléphone, de nombreux P/APC nous ont confirmé avoir reçu l'invitation mais chacun n'a pu effectuer le déplacement pour diverses raisons et à chacun son excuse. Pour sa part, Nabila Gouméziane, la directrice de la culture, est formelle : « Nous avons saisi tous les P/APC via les chefs de daïra. Nous n'avons omis aucun d'entre eux. Nous avons adressé individuellement 67 invitations qui à nos yeux revêtaient un caractère particulier. Elle concernait le fonctionnement des bibliothèques communales », dira-t-elle. « L'objectif était justement de discuter et de cerner dans un esprit collégial les difficultés rencontrées sur le terrain pour trouver des solutions », nous a-t-elle précisé. Toutefois, elle ne désespère pas de voir l'ensemble des maires venir lors de la prochaine rencontre. « Nous allons arrêter d'un commun accord avec les services de la wilaya une nouvelle date, et là j'espère voir tout le monde ».La direction de la culture a bel et bien effectué son travail. Le gros problème dans la gestion des bibliothèques est d'ordre humain. « Nous disposons certes de l'infrastructure mais le fonctionnement d'une bibliothèque reste aléatoire en l'absence d'un personnel formé », nous dira un élu. Selon lui, « la solution ne pourrait venir que de la part du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il doit dégager des postes budgétaires à ces bibliothèques qui ne peuvent continuer à fonctionner de la sorte ». Les APC souffrent déjà d'un manque de personnels pour la gestion des services. Le président d'APC d'Idjeur, Azwaw Belli, a indiqué, pour sa part, que « le problème principal concernant le fonctionnement de la bibliothèque de sa commune, est lié au personnel chargé de l'exploitation de cette structure ». « Nous allons bientôt inaugurer notre bibliothèque et nous n'avons pas le personnel nécessaire pour sa gestion ni la latitude de recruter en raison de restrictions budgétaires imposées par la conjoncture économique actuelle. Nous allons y affecter le chargé de la culture et des sports au niveau de notre APC pour sa gestion, et pour le reste du personnel nous verrons la possibilité de faire appel aux dispositifs d'emploi de jeunes », a-t-il indiqué. « Avec la biométrie nous avons été même contraints de redéployer les personnels des autres services, y compris ceux du pré-emploi. De là à le faire pour une bibliothèque, c'est trop nous demander », nous avoue un autre très dépité. Un autre suggère de voir ces bibliothèques rattachées à la direction de la culture. Celle-ci dispose de plus de maîtrise dans la gestion de ces espaces dédiés à la jeunesse. L'assemblée qu'il préside est en train de réfléchir à une délibération dans ce sens. Faire appel aux associations ? De l'aveu de la directrice de la culture, pas moins de 37 bibliothèques sont pour ainsi dire non opérationnelles, faute de personnel. Un tel déficit, comme le suggérera le wali de Tizi-Ouzou, devra être comblé par les comités de village et autres associations culturelles. Pour lui, « il est nécessaire de voir le mouvement associatif s'impliquer dans cette gestion en mettant en place un système de volontariat pour la prise en charge de ces bibliothèques qui sont d'une grande utilité pour la jeunesse ». Il a invité les élus à discuter et à se rapprocher de ses animateurs. Il reste à espérer que lors de la prochaine rencontre, les maires ou les chargés des affaires culturelles des APC répondent présent.