Après « les redresseurs », notion qui a fait depuis quelques années les délices des médias, le temps des purges est-il arrivé ? C'est du moins ainsi qu'on a qualifié, parfois sans hésitation, les remous qui ont agité ces dernières semaines des partis, notamment le FFS et le RND. Le mot paraît disproportionné. Toutefois, la fébrilité s'empare de plusieurs partis au sein de nombreuses formations politiques agitées sporadiquement par des remous. Tantôt ils prennent l'allure de contestations locales, de « vieilles » querelles ravivées, tantôt de démarches auprès de la direction pour tenter d'influer sur ses décisions. Que disent ces mouvements d'humeur ? Traduisent-ils des divergences doctrinales, trahissent-ils des dissensions sur le rôle et la mission que chacun des protagonistes veut faire jouer au parti ? Sans doute. Mais il est un fait qui se vérifie chaque fois, au point de devenir une caractéristique de notre vie politique. Les veilles d'élections sont des périodes sensibles, car les ambitions s'affichent et s'entrechoquent. C'est le moment idéal pour les « récalcitrants » de se faire entendre et pour les militants qui croient en leur bonne étoile de chercher à se placer aux premières loges. Gérer ces mécontentements, en refrénant les ambitions démesurées des uns et des autres et en cherchant le candidat du consensus, est un véritable défi que doit relever chaque parti. L'équilibre est difficile. Il faut être à la fois soucieux de ne pas alimenter la grogne à l'échelle locale et prendre en compte les calculs pour arracher un siège dans une Assemblée. Lors de son dernier conseil national, le RND a affirmé, dans sa résolution, que des candidats du parti aux prochaines élections législatives devront « refléter la plus large représentation possible des différentes régions de chaque wilaya ». La liste des candidats sera préparée par le bureau de wilaya et validée par consensus. Les élections étant un moment majeur dans la vie d'un parti, les responsables savent qu'il ne suffit pas d'être compétent pour remporter les suffrages des citoyens. D'autres paramètres subjectifs comme les relations du candidat, sa fortune, le poids de sa famille et dans certains cas de sa tribu font pencher la balance. L'âge en ces temps où le rajeunissement est mis en avant peut s'avérer déterminant pour retenir tel nom et recaler tel autre. En matière de représentation féminine, la loi oblige aussi à présenter un quota de femmes. En la matière, les facteurs d'ordre sociologique pèsent davantage que ceux de nature strictement politique.