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Six mois de soulèvement en Syrie : La guerre a-t-elle commencé ?
Publié dans Horizons le 01 - 10 - 2011

Six mois que cela dure, six mois sans que les analystes et les observateurs ne sachent plus à quoi s'en tenir. Une raison simple à cela : le cycle agitation - répression dure sans que les médias étrangers puissent donner une idée de ce qui se passe en Syrie. Les seuls témoignages des militants ou les reportages des médias publics Syriens laissent surtout la fâcheuse impression que l'image est loin d'être complète. Est-ce une guerre ou juste une confrontation entre une population et un pouvoir autoritaire ? Le fait même de se demander si c'est une guerre, suggère que nous y sommes déjà. Une guerre sans nom et sans front non plus, mais une guerre tout de même avec ses victimes collatérales et celles tombées sur le champ de bataille. Le bilan auquel se réfère l'ONU parle de 2700 tués en six mois dans la seule ville de Deraa. Par ailleurs, les familles qui ont pu récupérer les corps de leurs enfants tués évoquent les tortures qui se pratiquent dans les prisons syriennes. L'ONG Amnesty International a mis en exergue le cas de Zeineb El Hosni en fin de semaine dernière. Le corps de la jeune fille âgée de 18 ans originaire de Homs, atrocement mutilé, a été récupéré par ses parents partis à la morgue pour reconnaitre leur fils Mohamed. Ce cas étayé présenté par une ONG de défense des droits de l'homme conforte les informations qui circulent sur la toile essentiellement ou diffusés par des chaînes satellites comme Al Jazeera d'autant que la plus mauvaise idée qu'a eu le pouvoir syrien, a été d'interdire aux médias étrangers de se rendre dans le pays. Les couvertures aux allures de campagne de propagande diffusées par les médias publics syriens sont loin d'assurer au régime la moindre crédibilité. L'évocation permanente par ces médias, scrupuleusement contrôlés, de terroristes armés qui sèment le trouble sans préciser leur obédience semble ridicule face à l'ampleur supposée ou réelle des manifestations récurrentes largement filmées par les militants eux-mêmes. Par ailleurs, des témoins tout à fait crédibles ceux là, revenant de Syrie ne laissent place à aucun doute quant à la nature violente d'un pouvoir d'un Assad vacillant. Samir Al Aïta, rédacteur en chef de l'édition arabe du Monde diplomatique a raconté sur la chaine de télévision France 24 comment les Chabiha, les voyous armés de gourdins rétribués par le régime sont amenés par bus entiers aux places où sont prévues les manifestations avant même l'arrivée des manifestants soulignant par là le courage des militants syriens.
FIN TRAGIQUE
Autant d'éléments qui plaident pour une fin tragique du régime de Assad n'ont pas donné lieu à des réactions énergiques à même de convaincre le régime en place de céder la place à une nouvelle génération et une nouvelle classe politique. Pire, de vendredi en vendredi, la liste des victimes s'allonge alors que le régime est monté en puissance en déployant un arsenal de guerre pour faire face aux manifestants. L'explication donnée en Syrie : le recours des manifestants aux armes et à la violence. Les policiers déployés au début des manifestations en mars étaient sans armes, dit-on à Damas. Depuis, c'est les Kalachikov et les Doutchka qui accueillent les manifestants dès leurs rassemblement. Si des observateurs évoquent des violences effectivement commises par les manifestants, il reste que le leitmotiv des protestataires demeure toujours «Silmiyé», c'est-à-dire pacifique.
Cette antienne est accompagnée de cette demande permanente à l'union de l'opposition. Une opposition qui tarde effectivement à s'unir rendant l'analyse plus complexe et les démarches plus difficiles à clarifier. Cela est d'autant plus risqué pour le mouvement de contestation qui pourrait céder aux appels à la violence alors qu'il est difficile de trouver une couverture politique à même de défendre les demandes syriennes face, notamment à la communauté internationale.
BASCULEMENT ?
Ce risque de basculement vers une guerre est étayé par un premier élément très dangereux souligné plus d'une fois dans les événements qui se déroulent en Syrie : le passage de militaires vers le camp des militants. C'est d'ailleurs un appel réitéré plusieurs fois par des animateurs du mouvement de contestation. Il est vrai qu'une répression qui dure depuis aussi longtemps et qui met face à face une armée populaire et la population civile qu'elle est censée protéger peut dévier vers une sédition des troupes. Selon un responsable américain interrogé le New York Times en août dernier, le nombre de dissidents de l'armée syrienne est estimé à 10 000 hommes ralliés à la contestation avec armes et bagages. Dans le même temps, plus que par les manifestations de soutien organisées ou spontanées, le régime ne tient que grâce à son armée. Le 28 août dernier, le chef du Conseil révolutionnaire des Comités de coordination locale en Syrie déclarait dans les colonnes de Al-Sharq Al-Awsat que la décision d'armer la révolution a été prise et que celle-ci prendra rapidement un tournant violent, car «nous sommes victimes, aujourd'hui, d'un complot face auquel le soulèvement armé est la seule réponse». Le complot étant cet échec répété de l'union de l'opposition et le pourrissement sur lequel compte le pouvoir pour se maintenir. Il reste que la guerre n'aura pas lieu s'il ya absence de combattants. Autrement dit est ce que la sédition dans les rangs de l'armée sera suffisante pour que la confrontation ait lieu ? Mieux encore, est-ce qu'une telle situation est réellement en faveur du régime ? Quand on sait que l'armée syrienne est une armée populaire, il sera difficile pour les chefs fidèles au régime d'envoyer leurs hommes au combat si c'est pour défendre les intérêts du «clan régnant». Par ailleurs, il faut bien voir que beaucoup des animateurs de la révolte sont issus des milieux islamistes, des gens qui ont été toujours été réprimés par les autorités. Dans le même temps, on voit que nombre de soutiens à El Assad sont issus de la communauté chrétienne qui forme environ 10% de la population. Une communauté qui a vécu à l'ombre d'un régime qui l'a protégée de la discorde communautaire. Il y a aussi les Alaouite, cette branche musulmane proche des chiites dont sont issus les Assad. Le cadre de cette division communautaire est probablement l'élément moteur d'une confrontation violente en Syrie qui pourrait être alimentée par la sédition des militaires. Il faudrait donc pour éviter cette guerre que les rancœurs claniques se dissipent dans une alliance politique globale que les Syriens, il faut bien le reconnaitre, ont tout le mal du monde à bâtir. Dans le même temps, un pays à l'économie fragile comme la Syrie ne pourra pas se permettre le luxe d'une guerre, même civile, de longue haleine. La Syrie exporte un petit peu de pétrole mais vit beaucoup de l'agriculture, de l'industrie manufacturière et du tourisme.
L'isolement économique devrait trancher plus vite la question des rapports de pouvoir dans le pays et évincer au plus tôt les Assad. Mais pour céder la place à qui ? C'est la question à laquelle même les Syriens n'ont pas de réponse à nous fournir pour le moment. D'autant que ce pays qui jouxte Israël sur sa partie spoliée, le Golan, se retrouve en fait au centre du cyclone politique qu'est le Moyen-Orient. Que de difficultés !


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