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STATION HAMMAM RIGHA Le nécessaire bain de jouvence
Publié dans Horizons le 02 - 08 - 2009

Photos : Fouad S. On nous dit avec une pointe de fierté qu'elle a été fréquentée par de grands noms du monde sportif, des artistes, des hauts responsables en quête de moments de relax. Le visiteur qui vient ou revient à cette station thermale dont les eaux sont dotées de «toutes les vertus thérapeutiques», n'en croirait pas ses yeux... La station de Hamma Righa, située à une centaine de km d'Alger, peine à reprendre ses galons pour afficher de nouveau le lustre de ses années de faste. Il n'y a qu'à voir le type de visiteurs qui s'y rend pour s'en convaincre. Le thermalisme se réduit, chez nous, encore, seulement à des cures pour personnes de troisième âge, des grabataires, des malades traumatisés à la recherche de tonus ou à des rituelles visites votives de couples implorant la bénédiction, de jeunes filles en quête de promesses nuptiales.
Il fait chaud en ce jour de juillet, la mer a dû être plus accueillante. La station semble désertée, cette fois-ci, par les estivants du moins par rapport à notre dernière visite, à quelques jours près, en cette période de grandes chaleurs. Certains, avait-on expliqué, « préfèrent les bains chauds et bénéfiques pour un tas de maladies que les plages polluées du nord du pays, sans oublier la promiscuité des lieux ». Il y a enfin ceux qui le matin sont à la plage, qui se trouve, grâce aux nouvelles routes à quelques encablures de là dans la wilaya de Tipasa, pour réserver le soir, plus frais, aux cures.
La station est moins gaie aujourd'hui, les montagnes qui lui communiquaient de la fraîcheur revigorante sont nues, pelées par l'effet d'un soleil impitoyable et les feux de forêts finissent par les achever. Les massifs montagneux du Zaccar qui protégeaient la station d'un manteau de verdure, n'ont plus donc cette toison pittoresque à offrir à la vue des estivants. Ce n'est plus le printemps, synonyme de pic qui donne au thermalisme ses lettres de noblesse, avec excursion, promenade dans les travées boisées, au milieu de senteurs cathartiques pour des âmes stressées et polluées par les nuisances de tout acabit de la ville.
POUR LES MARIÉES, C'EST UN RITUEL À NE PAS RATER
Les personnes que nous avons pu approcher parlent de leur «médecin traitant qui nous a prescrit des cures», des personnes âgées surtout, marchant difficilement et accompagnées de leurs parents ou encore ceux qui sont là «par habitude». Un père de famille nous a carrément parlé de «faire plaisir aux enfants qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs.». De plus, nous fait-il savoir, «la plage est trop risquée à cause des noyades ou pour ses eaux polluées». Pendant l'hiver, ou encore le printemps, «c'est plus intéressant. Nous faisons de belles affaires», dit un gardien de parking qui nous supplie d'aller garer dans «son coin». En plus de celui géré par l'EGT, les gardiens ont, ici, chacun, délimité «leur territoire».
Pour les mariées, c'est un rituel à ne pas rater. Bien que ce n'est pas encore le week end (l'ancien bien sûr), une jeune fille avance avec sa mère, ses sœurs et cousines accompagnée de youyous vers les bains. «C'est la coutume avant de rejoindre sa nouvelle famille», nous dit un agent de sécurité habitué à ce genre de scènes. On vient beaucoup de Ain Defla, Khemis… où l'on «associe toujours les vertus du bain à la bénédiction du saint de la ville. D'ailleurs, on appelle ici, depuis toujours, Hammam Righa de bains de Sidi Slimane. Cela fait longtemps que nous fréquentons cette station et nous étions émerveillés qu'elle ait pu surmonter tant d'épreuves, une période de vaches maigres avec, d'un côté, le terrorisme et, de l'autre, un désengagement de l'Etat. Il faut d'abord la remettre à niveau, rénover ses installations.
Mais la station qui a résisté grâce à ses travailleurs, durant plus de dix ans, attend que «son plan de relance soit validé par les pouvoirs publics», nous dit-on.
Il était difficile d'en savoir plus. C'est depuis 2006 que le dossier est ficelé et attend la réponse.
M. Mouhoubi, le PDG, nous en avait parlé mais lors de notre passage «il se trouvait en mission à Alger», et ce qui complique les choses, «il est le seul avec le directeur commercial, absent lui aussi, autorisé à nous répondre» et «nous accompagner» lors de notre reportage», nous dit gentiment l'intérimaire.
SEULE ALTERNATIVE, SE METTRE DANS LA PEAU DU CURISTE
Selon lui, et bien que nous étions depuis longtemps habitués à cette collaboration franche et sans formalité aucune, nous aurions dû observer les règles en usage, à savoir «une demande à la tutelle» pour pouvoir avoir accès aux bains, aux bungalows
Nous avons dû donc nous fondre dans la foule, ranger notre stylo et notre calepin pour nous mettre dans la peau d'un curiste.
Tout en jouant le client insatisfait, le novice qui cherche à tout comprendre, nous avons pu recueillir quelques informations non sans les soumettre à notre interlocuteur qui n'a pas manqué de défendre son entreprise : ce qu'elle compte faire, les investissements qu'elle consent sur ses fonds propres sans crédit de la banque, le coût faramineux des extracteurs de chaleurs qu'il faut installer, les chambres froides pour améliorer le fonctionnement des restaurants, la mise en conformité des bungalows avec une literie et des équipements de standings...
Car, il y a encore du travail, à commencer par ces citernes d'eau qui alimentent les bungalows. Comment faire admettre aux curistes qu'il n'y a pas d'eau dans une station où «cela coule de source», pour reprendre les slogans inscrits sur les brochures même de l'établissement ?
Mais, c'est déjà une manière de reconnaître qu'il y a du pain sur la planche pour la remise à niveau de la station et lui permettre d'offrir des prestations de qualité, en faire un centre de détente et de loisirs en plus de sa mission curative que ses eaux offrent depuis des millénaires.
Car, Hammam Righa a besoin de vaincre ces clichés qui font d'elle un refuge de vieillards épileptiques, d'infirmes traînés sur des chaises roulantes, pris en charge par la Sécurité sociale. Ces derniers défilent quotidiennement de salle de rééducation en salle de soins… Nous reconnaissons notre ami Achour, un kiné très apprécié par les curistes, il avait l'air pressé. On avait juste échangé des «salamalecs» polis, pour le voir «galoper» vers une autre salle où des clients l'attendent.
LE BAIN À 10 DA LA MINUTE
Aux bains, on ne se bouscule plus, les tarifs ont augmenté. Les clients ont le choix entre une baignoire en individuel ou la piscine collective. C'est presque le double, 200 DA pour la première et 120 DA pour la seconde. Il y a l'intimité et surtout c'est «plus propre», explique une vieille dame. Les deux catégories, homme et femmes, achètent depuis peu leur ticket à la même caisse. Les dames n'ont pas le choix, «la piscine est fermée» pour réparation. Comble de tout cela, elles ont droit à un maximum de 20 minutes pour la baignoire. Ce n'est pas suffisant pour celles qui veulent «colorer leur chevelure ou mettre du henné», reconnaît la dame à la caisse qui nous tend le ticket et se désole pour la petite monnaie.
A l'entrée, on est prudent, on vous avertit que les eaux chaudes du bain sont «déconseillées aux hypertendus, aux cardiaques et aux asthmatiques». Le problème, c'est qu'«on ne peut pas les dissuader de prendre leur bain», encore faut-il «savoir qui est asthmatique, hypertendu ou autre», nous dit l'agent à l'entrée qui déchire le ticket sans y jeter un œil, occupé plutôt à mettre en valeur les produits qu'il vend aux clients : savonnettes, shampooing, eau minérale, jus.... La piscine, un grand bassin, est envahie d'enfants, de jeunes et de vieillards. Les enfants barbotent, font des plongeons fous alors que les autres semblent entrer en méditation. Ils somnolent savourant les bienfaits de l'eau ou font sûrement des vœux.
LES ENFANTS BARBOTENT DANS L'EAU CHAUDE ET LES AUTRES EN PARFAITE MÉDITATION
Les quelques douches en marche qui servent au décrassage comme dans un sauna sont occupées par des gens pleins de savon sur le corps libérés par les masseurs qui se croient dans un bain turc. A peine voient-ils un nouveau client qu'ils lui proposent «un massage complet», au prix de 200 DA. Pourtant, c'est bien écrit «les massages sont interdits».Le bassin est mieux éclairé, cette fois-ci, on voit nettement la couleur de l'eau. «Elle est changée quotidiennement», susurre un curiste qui finit par vanter ses vertus sur le rhumatisme, les arthrites, ajoutant qu' «il faut cependant venir plusieurs fois…». On sent déjà malgré la chaleur des eaux «monter en nous une fraîcheur», explique-t-il pour nous convaincre. Cela veut dire que «le rhumatisme se libère petit à petit».
Nous quittons ces lieux pour une autre fraîcheur, celle des feuillages où les familles cassent la croûte avec leur grande marmaille.
Une ambiance festive qui finira par s'estomper tout à l'heure à l'approche de la sieste où les rayons de soleil dardent, de plus en plus, d'une façon impitoyable nos calvities.
Les cafés et salons de thé débitent une musique endiablée assourdissante. Ils exhalent à forts décibels les complaintes de raïman .....
Plus loin, les gargotiers invitent les visiteurs à déguster leurs plats. Du poulet, des frites, de la limonade. Quand, à la fin, vous demanderez la note, là ça sera vraiment douloureux. Le garçon se confond en excuses invoquant la cherté du poulet, de la pomme de terre. Quand même, rien ne justifie une bouteille de limonade à…120 DA.


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