Photo : Mahdi I. On a attendu 24 ans, avant de revoir notre drapeau national flotter parmi ceux des trente-deux mondialistes. Ce fut grâce à une volonté collective de tout un pays, d'une sélection, de tout ce qui est Algérien sur cette planète. Deux ans de travail, de renforcement des effectifs, ont permis à l'EN de renaître de ses cendres, en rééditant des résultats propres à l'époque d'or de notre ballon rond, où on assurait la double qualification CAN et CM. Nous avons vu enfin une équipe solide et solidaire en même temps. Physiquement parlant, le temps où note équipe ne tenait qu'une mi-temps est fini. Les coéquipiers de Yebda ont montré tout au long du parcours de ces éliminatoires leur aptitude physique à jouer sur le même rythme un match. En plus, nous avons beaucoup attendu pour voir cet esprit de famille entre joueurs évoluant en Europe et leurs coéquipiers du championnat national. La loi du clan a été gommée à jamais, laissant place à la très bonne entente entre tous les capés de Saâdane, pour un seul but, à savoir redorer le blason de notre équipe nationale, sans se fier à qui est titulaire ou remplaçant. D'ailleurs, on peut dire que les dix-huit participent à la partie, avec cet engouement pour les actions de leurs partenaires et leur soutien mental porté aux incorporés. Toute cette nouvelle dynamique n'aurait pas existé si le président de la FAF Mohamed Raouraoua et le coach national Rabah Saâdane ne l'ont pas instaurée. Ce qui verse aussi dans la maturité, reste incontestablement le respect à la lettre du règlement intérieur. Plus de cas semblable à la dérive. L'intérêt national passe en premier. L'esprit du patriotisme s'est implanté dans l'âme et dans le cœur de tout un poulain, qui attend impatiemment la date de chaque regroupement pour se replonger dans l'ambiance de l'EN. Pour ce qui est des acquis, en l'espace de deux années de labeur et de prospection en Europe, l'ossature des «guerriers du désert» s'est formée, à commencer par un grand Chaouchi, qui rejoint Gaouaoui en tant que rempart de classe. La défense a trouvé cette bonne assise, avec les murailles infranchissables Yahia, Bougherra et Halliche, sans oublier leurs doublures Zaoui et Laifaoui. Le milieu de terrain a été rehaussé par des noms de valeur, comme Meghni, une aubaine qui caresse le ballon comme un artiste. Yebda s'est adapté dans un temps record avec le onze, on dirait qu'il est depuis longtemps sélectionné. En attaque, les avant-centres tant recherchés ont été trouvés, avec Ghezzal et Djebbour. Toute évolution a besoin de perfectionnement. Avec plus de matches dans les jambes, le facteur cohésion augmentera en flèche chez les Verts, vu que les qualités intrinsèques existent. Il ne manque que l'augmentation de la compétitivité avec des adversaires de niveau, afin que l'équipe nationale évolue en conquérante redoutée dans son aventure en coupe d'Afrique ou en Coupe du monde.