En souscrivant à l'option de développement des énergies renouvelables, l'Algérie entrevoit des enjeux stratégiques pour son avenir énergétique sur le très long terme. L'Algérie est aussi un pays où le soleil est généreux de trois mille heures de rayonnement chaque année : ne voilà-t-il pas là une source de richesse future autre que les hydrocarbures ? En cette période de réchauffement climatique où les émissions de gaz à effet de serre font envisager au monde une grande dangerosité des rayons du soleil, l'ironie de la nature et de l'état actuel du savoir et des technologies humaines, ont fait du soleil une source inépuisable d'énergie qui pourrait être l'alternative, par excellence, aux énergies fossiles quand celles-ci viendraient à épuisement, quand leur coût, du fait de leur rareté, deviendra absolument prohibitif pour la continuité des activités humaines, ou encore, lorsque l'état d'avancement de la dégradation liée au réchauffement climatique dictera, pour des raisons vitales, un arrêt des émissions polluantes. Fallait-il attendre que toutes ces éventualités surviennent pour commencer à préparer l'ère des énergies renouvelables ? Il est évident que des paramètres de coût économique, d'adaptation sociale, de transfert de technologies, et bien d'autres critères, ne sauraient être gérés dans un contexte d'urgence qui équivaut, au vu des scénarios envisagés, à un contexte de crise et de tension. Les pays qui ont en vue de telles perspectives et dont les moyens permettent à la fois de gérer le présent énergétique et l'avenir avec ses options alternatives, ont déjà commencé à déblayer le terrain, à identifier les meilleurs choix en fonction de leur environnement énergétique, de leur espace vital et des partenariats stratégiques qu'ils sont à même de concrétiser avec d'autres pays, pour la mise en commun de cet avenir énergétique qui a le mérite, supposé, de ne pas être polluant et de se renouveler. L'Algérie, au jour d'aujourd'hui, ne se départit pas d'une vision foncièrement régionale de la gestion du présent et de l'avenir énergétiques. Preuve en est que l'espace sud-méditerranéen est parfaitement ancré dans cette vision qu'il partage avec l'Algérie, son partenaire énergétique. Pour peu que la real politique, avec ses enjeux économiques et humains, prenne le dessus sur les considérations idéologiques et politiciennes, les énergies du futur pourraient devenir le véritable lieu de partage d'où le soleil d'Algérie rayonnerait sur le Nord et, pourquoi pas, aussi le Sud.
