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Une ville, une histoire
Si l'Algérie m'était contée (8e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 06 - 2009

Résumé de la 7e partie n Cheikh Ghanem reconnaît son fils. L'accoucheuse qui l'a mis au monde, reconnaît l'avoir échangé contre le fils d'un berger.
Parvenu à l'âge d'homme, Dhiyab s'éprend de sa cousine, la belle Djazia. Elle est également éprise de lui, mais elle est jalouse de son intelligence et elle voudrait lui montrer qu'elle lui est supérieure. De plus, la jeune femme est courtisée par d'autres garçons et il ne lui déplaît pas d'attiser la rivalité. Ce jour là, justement, plusieurs jeunes lui font la cour et, pour les départager, elle leur pose des énigmes.
— Qui peut me dire quel est l'animal qui naît avec des cornes, qui vit sans cornes et qui meurt avec des cornes !
Un des garçons s'exclame :
— Quel étrange animal ? Existe-t-il seulement, un bélier qui naît avec des cornes, vit avec des cornes et meurt sans cornes !
— Et qui te dit que c'est un bélier ? C'est peut-être un bœuf !
— Ou alors un bouc ou une chèvre...
— C'est vous qui êtes des animaux, dit Djazia. Il ne s'agit ni d'un bélier ni d'un bœuf ni d'un bouc ni d'un tout autre animal !
Elle se tourne vers Dhiyab.
— Toi, qui n'as pas parlé, peux-tu me dire de quoi il s'agit ?
— Ce dont il s'agit veut rivaliser avec toi en beauté et en éclat, dit Dhiyab, mais quels que soient ses efforts, elle n'y parvient pas !
La jeune fille rougit et baisse les yeux. Les jeunes gens qui lui font la cour s'emportent :
— Au lieu de faire des compliments à Djazia, tu ferais bien de donner une réponse à son énigme !
— Mais je l'ai donnée dit Dhiyâb
— Tu n'as pas été clair !
— C'est pourtant facile à comprendre : la chose qui cherche à rivaliser avec elle est la lune ! Et la lune est la réponse à l'énigme !
Comme ils ne comprennent toujours pas, Djazia leur explique :
— La lune, quand elle naît, est croissant, elle porte bien deux cornes. Quand elle grossit, elle se transforme en pleine lune et donc n'a plus de cornes, mais au fur et à mesure qu'elle décroît, elle retrouve la forme de croissant, avec laquelle elle meurt...
Désormais, Djazia va se rapprocher de Dhiyab et négiger ses autres soupirants. Elle apprécie sa beauté, sa force et son intelligence, mais elle veut aussi lui montrer qu'elle est aussi intelligente, voire supérieure. Désormais on les voit souvent ensemble. Quand il ne chevauche pas dans la steppe ou ne razzie pas quelques caravanes qui passent par là, Dhiyab va retrouver Djazia. Les deux jeunes gens sont épris l'un de l'autre mais quand ils se voient, ils parlent rarement d'amour : Dhiyab, tout comme Djazia, ne pense qu'à poser une énigme à l'autre, et chacun souhaite piéger l'autre pour lui montrer qu'il lui est supérieur. (à suivre...)


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