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Une ville, une histoire
Si l'Algérie m'était contée (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 09 - 07 - 2009

Résumé de la 1e partie n Les génies prennent souvent des formes humaines pour tromper les voyageurs. C'est le cas de Djelwan, un génie femelle qui attire les voyageurs isolés et les dévore.
Dans le conte que les Touareg racontent, il est question de deux hommes qui voyagent ensemble. Ils marchent depuis longtemps dans le désert, et c'est après être retournés à plusieurs reprises au même endroit, qu'ils se sont rendu compte qu'ils se sont perdus.
Ils ont presque épuisé toute leur eau, c'est pourquoi, ils ne touchent plus à leurs outres, accrochées à leurs selles.
Mais quand la soif deviendra intolérable, ils seront bien obligés d'égorger un de leurs chameaux, pour boire son sang ou alors le contenu de sa panse. Pour le moment, ils espèrent encore retrouver leur chemin ou rencontrer une caravane…
La nuit, ils s'arrêtent pour bivouaquer. Il redoute la nuit, le domaine des Kel-Essouf, les génies et les démons qui peuplent le désert. Ils s'apprêtent à dormir quand ils entendent un bruit de pas. Ils croient que c sont des voyageurs comme eux qui vont les secourir…Ils se mettent à crier. «Nous sommes perdus ! Par là !»
Ils vont dans la direction et voilà que les pas s'éloignent. La nuit recouvre le désert et ils ne voient plus rien. Brusquement, ils aperçoivent un feu, au loin.
— C'est là-bas !
— Ce sont certainement des nomades ! Nous sommes sauvés !
Ils vont dans la direction du feu.
— Nous sommes des voyageurs perdus, s'annoncent-ils.
A leur grande surprise, ils s'aperçoivent qu'il n'y a, au coin du feu, qu'une femme. Une femme seule, dans le désert, c'était incroyable !
— Bienvenue, leur dit-elle.
Ils n'osent pas l'interroger sur sa présence insolite dans ce lieu. La femme, en souriant, va vers eux, et prend leurs chameaux par les longes.
— Je vais les mettre à l'abri, dit-elle, et je reviens vers vous !
ils la laissent faire. Ils sont comme subjugués par sa beauté, surtout ses longs cheveux d'un noir d'ébène. Ils attendent patiemment qu'elle revienne pour l'interroger sur sa présence dans ce lieu reculé du désert. Mais la femme met beaucoup de temps à revenir.
— Peut-être qu'elle nous prépare le repas de l'hospitalité !
— C'est d'eau que nous avons besoin !
Ils attendent encore un moment, et comme la femme ne revient pas, les deux hommes se lèvent pour aller voir ce qu'elle fait.
Ils la voient, assise par terre, mangeant les deux chameaux qu'elle a égorgés. Elle se retourne vers eux et ils aperçoivent, avec horreur, que son visage s'est creusé d'une multitude de bouches, qui dévorent goulûment la viande !
— Attendez que je finisse vos chameaux, leur dit-elle, et je m'occupe de vous !
Les deux hommes, s'enfuient, horrifiés, courant dans le désert : plutôt mourir que tomber entre les mains de ce monstre.
Au matin, une caravane les recueille, à demi-morts. Quand ils reprennent connaissance et qu'ils racontent leur histoire, on leur dit qu'ils ont fait la rencontre de Djelwan, le génie du désert aux cent bouches !


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