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Histoires vraies
L'île aux Pélicans
Publié dans Info Soir le 14 - 09 - 2009

L'embarcation à moteur avance rapidement dans la baie de San Francisco. En face se profile une île de petite taille enserrée dans de hauts murs de béton, qui a un peu l'allure d'un cuirassé immobile sur la mer. Cette silhouette, tous les Américains la connaissent, et plus encore ceux dont la vie s'écarte du droit chemin. C'est Alcatraz, le pénitencier fédéral le plus redouté du pays, celui dont on ne s'évade pas.
Alcatraz n'accueille pas n'importe qui. Les conditions d'hébergement y sont meilleures que partout ailleurs, étant donné qu'il n'y a volontairement qu'un petit nombre de détenus ; beaucoup y demandent leur transfert, mais il faut un solide pedigree pour y rentrer. Seuls les gangsters les plus chevronnés, les têtes brûlées les plus irréductibles ou alors ceux qui ont plu-sieurs tentatives d'évasion à leur actif sont admis parmi ses pensionnaires. Mais à partir de là, c'est fini. On reste à Alcatraz pendant toute la durée de sa peine. Comme ont l'habitude de le dire les gardiens en riant, «le concours d'entrée est difficile, mais l'examen de sortie, personne ne l'a réussi».
Pourtant, ils sont trois qui se parlent à voix basse, dans la vedette qui file à vive allure sur la baie de San Francisco : Frank Morris, John et Clarence Anglin.
Et, tandis que la silhouette sinistre de l'île-prison se rapproche, ils se font un serment : ils s'évaderont !
Il est vrai qu'il semble insensé de vouloir s'échapper d'Alcatraz. Au départ, le site est charmant. Son nom vient de la déformation de l'espagnol isla de los Alcatres, ce qui signifie «l'île aux Pélicans». Les Etats-Unis en prennent possession dans les années 1840 et en font un fort militaire. C'est en 1934 que le gouvernement décide de convertir Alcatraz en un pénitencier fédéral. Outre les hautes murailles, les miradors, les barbelés électrifiés et un nombre impressionnant de gardiens surarmés et surentraînés, ses défenses naturelles sont pratiquement inviolables.
L'île est à environ deux kilomètres de la ville. A trois kilomètres se trouve une autre île, Angel Island, et cette proximité crée un courant très violent qui entraîne au large toute embarcation. Quant à s'enfuir à la nage, c'est impossible : les eaux de la baie de San Francisco étant très froides (entre dix et douze degrés), on ne peut normalement pas y rester plus d'un quart d'heure sans succomber à l'hypothermie. Certes, d'ex-cellents nageurs, notamment une jeune fille, en 1934, ont réussi à rejoindre le continent depuis l'île, mais ils avaient subi un entraînement spécial. Des prisonniers manquant d'exercice physique et recevant une alimentation médiocre ne sont pas dans les mêmes conditions. De plus, l'administration pénitentiaire leur fait prendre régulièrement des douches chaudes pour qu'ils ne puissent pas s'accoutumer à l'eau froide.
Voilà pourquoi, en cette année 1960, vingt-six ans après son ouverture, le pénitencier d'Alcatraz n'a encore jamais relâché ses proies. Sur près de mille prisonniers hébergés, trente et un ont essayé de s'évader, en treize tentatives séparées, vingt-trois ont été repris, six ont été tués par balles et deux se sont noyés. La tentative la plus spectaculaire a eu lieu en 1946. Treize prisonniers ont réussi à se rendre maîtres du râtelier d'armes. Il s'est ensuivi une sanglante bataille. Trois officiers et neuf gardiens sont morts. Il a fallu appeler les marines en renfort, mais tous les mutins ont été repris ou abattus. Tout cela, les trois hommes qui se dirigent vers l'île aux Pélicans, ou «le Roc» comme on l'appelle encore, le savent parfaitement...
Frank Morris est sans conteste le plus étonnant du trio. Agé de trente-cinq ans, condamné à trente ans de prison pour avoir dévalisé une banque en Louisiane et enfermé à La Nouvelle-Orléans, il s'est évadé à deux reprises et a été repris deux fois.


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