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Histoires vraies
La poupée décapitée (2e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 02 - 2004

Résumé de la 1re partie Hongrie, 1956. Une femme marche dans la neige. Soudain, elle voit deux silhouettes menaçantes.
Le 23 octobre a éclaté la révolte. Le médecin a été porté à la direction du Comité révolutionnaire par les étudiants et les ouvriers. Dora a été nommée au Conseil révolutionnaire des travailleurs de l?Opéra. Comme son savant mari, elle s?est donné corps et âme à sa tâche. Elle a participé à la mise sur pied des nouveaux programmes, d?où les ?uvres de propagande étaient radicalement exclues. Dora, sa fille, mêlée aux autres enfants, passait ses journées à brûler des portraits de Staline, à briser les disques officiels et à distribuer les nouveaux journaux.
La réouverture triomphale de l?Opéra national était fixée pour le soir du 6 novembre. Mais au matin du 4, qui était un dimanche, alors que tout semblait gagné, dix-huit divisions soviétiques se sont ruées sur le pays. Huit jours plus tard, c?était la fin. A chaque coup de fusil, un coup de canon avait répondu.
«Dora Csinady, suivez-moi.»
Dora entre dans le bureau où l?attendent les trois inquisiteurs fumant toujours nerveusement leur cigarette à bout de carton doré. Un poêle ronfle. Il y a un bref éclair dans la pièce, des escarbilles s?élèvent, une sorte de greffier vient d?y jeter une bûche.
«Asseyez-vous.»
L?homme qui parle est aimable et sarcastique, avec cet air à la fois intelligent et buté des policiers politiques.
«Alors, notre grande Dora faisait du footing dans la neige, sur la route de la frontière !
? La frontière ? Mais je lui tournais le dos !
? Alors, où alliez-vous ?»
Cette fois, Dora ne répond rien. Elle est prise dans un affreux dilemme : ces gens croient qu?elle fuyait la Hongrie alors que justement, elle rentrait à Budapest. Mais si elle le dit, les policiers vont s?étonner et sans doute vont-ils deviner bien vite la vérité. Ils vont comprendre que la seule raison qui pouvait l?amener à se jeter ainsi dans la gueule du loup, c?était sa fille ! Elle venait la chercher. Il ne faut, à aucun prix, qu?ils sachent qu?elle est encore en Hongrie.
«La plus grande danseuse de Hongrie pourrait-elle nous expliquer ce qu?elle faisait à trois heures du matin, seule, sur la route de la frontière ?»
Dora ne répond toujours rien. Elle ne peut pas leur expliquer que le 12 octobre elle a franchi la frontière avec un groupe de danseurs de l?Opéra, qu?elle a attendu près d?un mois à Vienne où son mari et sa fille devaient la rejoindre? Elle ne peut pas leur dire que le 14 décembre, lorsqu?elle a appris que son mari avait été arrêté et que les communications téléphoniques étaient interrompues entre Vienne et Budapest, elle est partie comme une folle.
«Eh bien, moi, je vais vous dire ce que vous faisiez cette nuit sur la route de Budapest, reprend le policier. Vous vous enfuyiez à l?étranger pour éviter le châtiment que mérite votre conduite inqualifiable pendant la rébellion. Si vous avez une autre explication, c?est le moment de nous la donner
? Je n?ai pas d?autre explication.
? C?est bien? Nous allons vous interroger pour rédiger un procès-verbal.»
L?interrogatoire dure des heures. De temps en temps, le greffier jette une bûche dans le poêle. Dans le pot de confiture qui sert de cendrier, les mégots de cigarettes à bout de carton doré s?accumulent. Quand la malheureuse, épuisée, signe le papier qui la condamne, elle est convaincue qu?on va la conduire en prison pour l?exécuter. Or, il se produit la chose la plus imprévisible, mais aussi la plus logique qui soit. C?est la période de «reprise en main» du pays. Provisoirement, on ne fusille que les gens sans importance. Les autres pourront servir. Et Dora, qui n?en croit pas ses yeux, est reconduite à Budapest. (à suivre...)


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