Projet n L'Algérie souhaiterait l'interdiction de véhicules diesel pour des considérations écologiques et économiques. «Nous souhaiterions interdire les véhicules diesel pour voir la croissance de la consommation de gasoil baisser. Aujourd'hui nous avons atteint des taux d'augmentation exorbitants de 9,2 % sur ces 10 dernières années. Ce qui représente environ deux fois la croissance du PIB ce qui est difficilement supportable», a expliqué, ce matin, Noredine Cherouati, président de l'autorité de régulation des hydrocarbures, sur les ondes de la chaîne III. «Notre premier souci est de faire face à une demande qui est en constante croissance, nous vendons 7,5 millions de tonnes de gasoil par an, nous avons une capacité de raffinage de 21 millions de tonnes, la capacité nationale de raffinage aujourd'hui, pour produire le gasoil, est à ses limites», a-t-il ajouté. A chaque ralentissement de la production, à chaque arrêt de maintenance technique d'une raffinerie, l'Algérie est tenue d'importer du gasoil pour faire face à la demande des automobilistes. A une question sur la possibilité de réguler les prix à la pompe puisque le gasoil reste le moins cher par rapport aux autres carburants au lieu d'interdire les véhicules diesel, M. Cherouati a expliqué qu'il est possible de faire les deux choses en même temps, c'est-à-dire réguler par les prix et réguler en amont. Sur un autre plan, ce responsable a indiqué que le prix du gasoil connaîtra certainement une hausse, expliquant qu'«il j'ignore quand cela arrivera tout autant que le taux de cette augmentation». Selon lui, le dossier de cette augmentation est ficelé et sera bientôt soumis aux pouvoirs publics. Il a indiqué que l'autorité de régulation des hydrocarbures n'a pas compétence pour réguler les prix, vu que sa compétence c'est la régulation des marges de chaque intervenant. «Nous sommes préoccupés de savoir si l'activité de raffinage travaille et gagne de l'argent», a expliqué M. Cherouati. Selon lui, il y a un deuxième élément qui régule les prix, à savoir, le prix du brut à l'entrée à la raffinerie, organisé par l'article 9 de la loi 05-07 qui prévoit que le prix du brut destiné au marché national devrait atteindre en 10 ans la moyenne des prix à l'exportation du pétrole brut tel que réalisé par l'Algérie. En d'autre termes le prix du gasoil sera de 15 DA/litre. «Cette augmentation devrait tenir compte des besoins de l'industrie de raffinage, c'est-à-dire faire en sorte que la raffinerie continue de gagner de l'argent», a précisé M. Cherouati. Selon lui cette augmentation du prix du gasoil est due à la faiblesse de nos capacités de raffinage qui restent aujourd'hui insuffisantes (25 millions de tonnes).