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Suspense
Le chat et les pigeons (137 e partie)
Publié dans Info Soir le 17 - 07 - 2010

Résumé de la 136e partie n Quand Poirot rencontre Jennifer, il se présente comme un très vieil ami de Julia Upjohn…
Poirot regarda Mrs Sutcliffe et, pour une raison quelconque, peut-être parce qu'elle était en train de compter des draps et des serviettes lorsque le détective était arrivé, ou peut-être sous l'effet d'une pulsion inexplicable, elle se leva et sortit.
— C'est assez moche de rester en dehors de tout ce qui se passe là-bas, se plaignit la jeune fille. Tout ce tintouin ! J'ai dit à maman que c'était idiot. Après tout, aucune des élèves n'a été tuée.
— Auriez-vous des idées personnelles sur ces meurtres ?
Jennifer secoua la tête.
— Quelqu'un de cinglé ? suggéra-t-elle. J'imagine que miss Bulstrode va devoir engager de nouveaux professeurs, maintenant, ajouta-t-elle, pensive.
— Cela paraît plausible, oui... Je m'intéresse, mademoiselle Jennifer, à la femme qui est venue vous apporter une raquette neuve en échange de l'ancienne. Vous vous en souvenez ?
— Je pense bien. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas découvert qui me l'avait envoyée. Ce n'était pas tante Gina du tout.
— A quoi ressemblait cette femme ?
— Celle de la raquette ? s'enquit Jennifer en fermant les yeux pour mieux réfléchir. Eh bien, je ne sais pas. Elle portait une espèce de robe assez tarabiscotée, avec une petite cape, je crois. Bleue. Et puis une espèce de chapeau qui lui tombait un peu sur les yeux.
— Ah bon ? Mais je songeais davantage à ses traits qu'à sa tenue.
— Elle était très maquillée, je crois bien, dit Jennifer, assez vague. Un peu trop pour ici, je veux dire. Et puis des cheveux blonds. J'ai l'impression que c'était une Américaine.
— L'aviez-vous déjà vue auparavant ?
— Oh ! non. Je ne pense pas qu'elle habitait la région. Elle m'a dit qu'elle était venue pour un déjeuner, ou pour un cocktail, ou je ne sais quoi.
Songeur, Poirot observait la jeune fille. Il nota qu'elle acceptait sans la moindre réticence tout ce qu'on lui disait.
— Elle aurait pu ne pas dire la vérité, non ? demanda-t-il avec douceur.
— Oh !... Non, je ne crois pas du tout.
— Vous êtes tout à fait sûre que vous ne l'aviez jamais vue ? Que ce ne pourrait pas avoir été une des élèves qui se serait déguisée ? Ou l'une des professeurs ?
— Déguisée ? répéta Julia, perplexe.
Poirot déposa devant elle le portrait de Mlle Blanche que miss Rich avait exécuté à sa demande :
— Ce n'était pas cette femme-là, n'est-ce pas ?
Jennifer examina le dessin d'un œil dubitatif :
— Ça lui ressemble un peu —, mais je ne pense pas que ce soit elle.
Poirot hocha la tête, méditatif. Rien n'indiquait que Jennifer eût reconnu qu'il s'agissait du visage de la professeur de français.
— Voyez-vous, précisa la jeune, fille, je ne l'ai pas beaucoup regardée. C'était une inconnue, et une Américaine, et puis elle m'a parlé de la raquette, et...
Après cela, à l'évidence, Jennifer n'avait plus eu d'yeux que pour son nouveau trésor. (à suivre...)


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