De notre bureau : Pionnière n La wilaya de Tizi Ouzou va abriter la première ferme agricole pour la réinsertion des malades mentaux. La concrétisation de ce concept est rendue possible grâce à la détermination de l'association des parents et amis des malades mentaux «Yasmine» qui a travaillé sur le sujet pendant trois années. Selon Malek Amirouche, président de l'association, il s'agit d'une ferme thérapeutique et éducative, la première du genre au niveau national, proposée par les psychiatres membres de l'association qui se sont inspirés d'un modèle existant dans certains pays. La ferme sera réalisée sur un terrain de 5 hectares mis à la disposition des malades mentaux par un bienfaiteur et situé à Oumlil (au-dessus de Taboukert) dans la commune d'Aït Oumalou. L'association a bénéficié également de la contribution du Cfpa de Mechtras dans la préparation du terrain et la formation ainsi que de l'APC d'Aït Oumalou. Les malades réinsérés et les personnes atteintes de schizophrénie s'adonneront à l'exploitation de la ferme par des travaux agricoles, dont la culture maraîchère et l'élevage. «La vente des produits de la ferme, explique notre interlocuteur, permettra à ses exploitants d'avoir un petit pécule mais le plus important dans ce projet est de permettre aux malades mentaux une réinsertion sociale et de retrouver l'estime de soi, le sentiment d'être utiles et la confiance en eux-mêmes en travaillant dans leur ferme. Une démarche qui changera aussi le regard de la société envers cette frange stigmatisée.» L'association «Yasmine» a pour but principal la défense des droits des malades mentaux et la lutte contre leur stigmatisation. «Leur réinsertion socio-familiale et professionnelle reste notre objectif ultime et la mise en place d'un lieu au sein d'une structure adaptée constitue un levier privilégié pour cette réinsertion», précise notre interlocuteur. Malek Amirouche déplore au passage l'absence de toute aide pour la concrétisation d'un projet aussi ambitieux. «Nous avons frappé à toutes les portes, en vain. Nous avons sollicité le soutien de tous les ministères, agriculture, santé, solidarité… mais nos sollicitations sont restées lettre morte. Nous avons toutefois un espoir du côté du ministère de la solidarité où on nous a fait une promesse dont nous attendons la concrétisation.» La journée de samedi prochain a été choisie par l'association pour lancer les labours au niveau de la ferme afin de préparer le terrain à la plantation. Le choix de la date du 9 octobre n'est pas fortuit puisqu'il correspond avec le début de la période des labours, appelée Iwgiben, dans le calendrier agraire berbère. Un repas traditionnel et symbolique, à savoir taberkoukest sera offert en guise de présage à la réussite du travail à la ferme, souligne l'association «Yasmine» qui allie ainsi la préservation des traditions locales à son projet. L'initiative est louable et mérite d'être encouragée. Royaume de Koukou Dépoussiérer une page de notre histoire La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité la semaine passée une journée d'étude sur le royaume de Koukou, organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité. Une initiative qui a pour but de lever une partie du voile qui couvre l'histoire du règne des Ath Oulqadi grâce à un travail universitaire basé essentiellement sur la collecte des archives de l'époque que les chercheurs ont récupérées d'Espagne, de Turquie et de Tunisie, trois pays avec lesquels les rois de Koukou avaient des relations diplomatiques et/ou amicales. M. Oulhadj Aït Djoudi, de l'université d'Alger, dira que «beaucoup de choses ont été dites à propos du royaume de Koukou mais en même temps nous n'en savons rien». Comme pour cerner la problématique de la journée d'étude qui s'est avérée insuffisante pour aborder un thème aussi vaste, il soulignera qu'il est temps que l'histoire du royaume de Koukou soit prise en charge par des universitaires qui commencent à interroger les archives, les traces archéologiques et les récits des gens afin de départager le vrai du faux, les faits historiques de la légende et du mythe. Et à propos d'informations erronées, il en relève une dans le reportage de 15 minutes réalisé par la télévision nationale en 2004 intitulé «carte postale des régions de Koukou, Achallam et Aourir». Le mausolée présenté comme celui où repose la dépouille de Ahmed Oulqadi, premier roi de Koukou, et qui se trouve à Corso, est celui du sanguinaire turc Mohamed Eddebah qui a égorgé pas moins de 1 200 personnes. M. Aït Djoudi dira à propos de la généalogie des Oulqadi que certains les font descendre des Iddrissid, souverains de Tlemcen, d'autres des Hafsid rois de Tunisie. «Selon Boulifa, qui s'est référé à des archives du Haut Sébaou, il s'agirait d'un ancien fonctionnaire hafsid qui a exercé comme gouverneur à Bône (Annaba) pour le compte du roi hafsid et la Kabylie faisait partie de ce gouvernorat avant de s'autoproclamer roi de cette région. «Bône avait constitué pour lui une étape critique dans la gestion d'un Etat», souligne M. aït Djoudi. La date probable du début du règne serait 1511. Le nom des Oulqadi viendrait de la fonction de juge qu'exerçait Ahmed, qui s'était formé à la jurisprudence à Béjaïa. La première capitale fut Aourir avant de changer pour Koukou un piton rocheux avec des fortifications sur environ 1 500 m avec possibilité d'approvisionnement par des tunnels en cas de siège. Il contrôle aussi deux axes commerçants majeurs : les cols de Tirourda et de Chellata. M. Outouddert, universitaire, résumera les facteurs qui ont affaibli le royaume de Koukou en quelques points qui sont notamment l'organisation tribale de la société kabyle qui fait que les villages qui pratiquent la démocratie à la base et élisaient leurs représentants ne pouvaient être soumis à un royaume, le changement permanent du siège de la capitale du royaume, la guerre fratricide entre les Ath Abbas soulevé par le pouvoir ottoman contre les Ath Oulqadi, la rivalité entre le royaume et les zaouïas. Logement 29 801 unités livrées et 68 704 inscrites Le secteur du logement est en plein essor dans la wilaya de Tizi Ouzou qui bénéficié, depuis 1999, de pas moins de 93 565 unités tous segments confondus. Au titre du premier plan quinquennal 1999/2004, un quota de 10 428 logements a été accordé à la wilaya auxquels il faudra ajouter les 5 595 logements du programme en cours, ce qui donne un total de 16 023 unités. Ce chiffre va plus que doubler en passant à 26 542 logements pour le quinquennat 2005/2009. le programme en cours était d'une constance de 7 685 logements, ce qui donne un total global de 34 227. Par ailleurs, dans le cadre du programme complémentaire, Tizi Ouzou a bénéficié de 12 095 autres logements. Le quota le plus important sera notifié au titre de l'actuel programme quinquennal 2010/2014. Il est d'une constance de pas moins de 44 500 logements qui s'ajouteront aux 24 204 unités du programme en cours de réalisation pour obtenir un total de 68 704 logements. La variante du logement rural se taille la part du lion parmi ces quotas. Un choix dicté par une spécificité de la wilaya où la majorité du foncier relève du domaine privé. D'ailleurs ce segment qui suscite un engouement de la part de la population est à un taux d'avancement très appréciable. Côté réalisation, durant le quinquennat 1999/2004, 8 338 unités ont été livrées dont 3 031 logements sociaux locatifs, 5 121 ruraux et 186 en location vente ce qui donne un taux de réalisation de 52,04%. Pour la période 2005/2009, 21 463 logements ont été livrés, soit un taux de 62,70%, dont 15 833 logements ruraux, 20 814 sociaux locatifs, 2 213 sociaux participatifs et 603 en location vente. Il est à noter que durant ce quinquennat la wilaya de Tizi Ouzou avait bénéficié de 20 000 aides au logement rural. Concernant le quinquennat en cours, cette aide est de 22 000 unités. Pour les autres segments, le même programme (44 500 logements) compte 12 500 logements sociaux locatifs et 10 000 participatifs.