Projet n Le Medgaz, dont la mise en service est «imminente» est le troisième gazoduc reliant l'Algérie à l'Europe. Installations fin prêtes, fonctionnement et sécurité des équipements approuvés, vanne d'ouverture du «gaz» montée et scellée, en attendant le jour J. Le Medgaz n'est plus un projet, mais une réalité dont la portée économique fera la renommée internationale du paisible village côtier de Beni Saf (Aïn Témouchent). Sa mise en service prévue dans les tout prochains jours permettra de consolider la position de l'Algérie sur la scène énergétique mondiale parmi les principaux exportateurs, comme la Russie ou le Qatar, et confirmer son rôle de partenaire fiable d'une Europe en quête de diversification de ses ressources énergétiques. «C'est imminent», lançait, le sourire large et les yeux pétillants derrière une fine paire de lunettes, Mohamed Tayeb Cherif, directeur régional Ouest du transport par canalisation (RTO-TRC) de Sonatrach, aux journalistes voulant décrocher le «scoop» pour annoncer le jour J de l'ouverture de la vanne qui acheminera le gaz jusqu'à la ville andalouse d'Almeria. Et ce, pour alimenter l'Espagne, ensuite, peut-être, le Portugal et la France, qui a déjà formulé une demande dans ce sens pour les régions du Sud. Le gazoduc devant acheminer directement vers l'Espagne une quantité annuelle de 8 milliards de mètres cubes appelée à doubler à moyen terme, est alimenté par le pipe GZ4, exploité par la RTO, et prend son départ du gisement de Hassi R'mel traversant cinq wilayas : Laghouat, Djelfa, Tiaret, Mascara et Aïn Témouchent, sur une distance de 638 km pour arriver au terminal de Beni Saf. Ce dernier, exploité par la TRC, est équipé d'une station de filtrage destinée à nettoyer le gaz des impuretés, une autre de détente pour compresser le gaz et une dernière pour le comptage de la quantité exportable. Chacune de ces stations est composée de quatre unités afin d'assurer la continuité de la livraison, assurait devant des journalistes invités à une visite guidée au site, Ahmed Errih, cadre technique de la RTO. «Vous voyez que tout est fin prêt, les essais techniques de fonctionnement des équipements de traitement et de compression, d'alimentation en énergie, ainsi que la sécurité des installations, entamés en juin 2009, étaient bouclés il y a plusieurs mois, alors que la mise à gaz expérimentale des équipements a été lancée début novembre 2010», a affirmé M. Beddad. «Tous les aspects liés à l'environnement étaient pris en charge depuis la phase conception. Donc, aucun risque de pollution terrestre ou maritime n'est à craindre, ni pour la région ni pour le reste du tracé du projet», a assuré cet ingénieur. Le consortium Medgaz, créé en vue de la réalisation du gazoduc sous-marin devant relier l'Algérie (Beni Saf) à l'Espagne (Almeria), a été transformé en 2004 en société de construction après avoir achevé les études de faisabilité. Le groupe algérien Sonatrach est majoritaire dans l'association avec 36% des actions. Iberdrola et Cepsa (Espagne) en détiennent 20% chacune, alors qu'Endesa (Espagne) et GDF-Suez (France) disposent de 12% chacune.