Energie: installation du nouveau président d'ALNAFT    La question sahraouie, l'une des plus grandes injustices non encore levées    FIA : une participation record témoignant de l'attractivité du marché national et de l'amélioration du climat d'investissement    Tennis/Circuit africain ITF/CAT (U14) 2e étape: trois médailles pour l'Algérie dont deux en argent    L'importance de la formation continue des médecins, des psychologues et des sociologues soulignée à Sétif    Ballalou préside le lancement du programme "Hiya" dédié aux porteuses de projets cinématographiques    Commémoration du 70e anniversaire de la composition de l'hymne national "Kassaman"    Organisation de six universités d'été de formation au profit de 2.400 associations    Festival du théâtre comique à Médéa: une 15e édition sous le signe de l'accompagnement des jeunes talents    Krikou reçoit l'ambassadrice de la République de l'Inde en Algérie    L'autonomisation de la femme en Algérie "un engagement et un acquis constitutionnels"    Sadaoui reçoit les ministres des secteurs et les représentants des organes nationaux ayant contribué à la réussite des examens session 2025    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Laos    Manifestation massive à New York pour dénoncer la poursuite de l'agression génocidaire sioniste à Ghaza    Ghardaia: recensement de près de deux mille oiseaux d'eau nicheurs    Représentant le président de la République, Larbaoui se rend à Séville pour participer à la Conférence FfD4    Victoire de l'Algérien Skander Djamil Athmani    L'Algérie se félicite de la signature d'un accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda    37 martyrs dans des attaques de l'armée sioniste    Un impressionnant dispositif mis en place    Nous n'avons jamais été aussi près de la Troisième Guerre mondiale    Les huit déterminants du cours du pétrole    Démantèlement d'un réseau criminel spécialisé dans le vol des véhicules    Une région au passé glorieux    Football / Compétition déficients visuels : le championnat pour le Nedjm de Béjaïa, la coupe pour Aïn Oulmane    24ème Coupe d'Algérie minimes cadets de Vovinam Viet Vo Dao: les athlètes d'Alger filles et Boumerdès garçons se distinguent à El Bayadh    Renforcer la sensibilisation au sein des familles    Dynamiser les échanges commerciaux et promouvoir les opportunités d'investissement    La mosquée de Paris rend hommage à feu Mahieddine Khalef    Constantine, Sétif, Skikda et Annaba carrefour de la jeunesse africaine    Sonelgaz fait son bilan    Lancement officiel de l'application « Discover Algeria »    Vers une approche pragmatique !    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le néant conjugué à tous les temps
Publié dans Info Soir le 28 - 03 - 2004

Indifférence La présidentielle n?est pas sur toutes les lèvres et le sujet fait même se disperser des groupes de gens.
Le vieux Abdelkader peine à faire avancer sa vieille brouette bourrée de jerrycans. Il vient de prendre son «quota» d?eau de la semaine, non sans quelques chamailleries avec un essaim de bambins, heureusement pas assez rusés pour lui jouer un vilain tour et avoir l?audace de s?approvisionner avant lui.
Veste et pantalon rapiécés, espadrilles éculées, chechia sale et usée cachant mal sa calvitie, «Si Abdeka» observe le même rituel depuis des années : une brouette et des jerrycans avec toujours les mêmes gestes qui ne l?empêchent tout de même pas d?étaler son art de la maçonnerie quand il est sollicité par les gens d?Oued Tlelat, un village distant de quelque 7 km, là où on trouve chaque matin, après la prière du Fdjer, jeunes et vieux de Kehaïlia en train de siroter un café dans un estaminet de fortune. Prendre un café à 7 km de chez soi ? C?est l?exploit inédit d?une jeunesse qui n?a ni café, ni stade, ni cinéma.
Le changement avec le nouveau président de la République ? A Kehaïlia, la présidentielle n?est pas sur toutes les lèvres et le sujet fait même disperser des groupes de gens venus, sous des arbres, s?imprégner de cette fraîcheur printanière. D?abord, la priorité des priorités : l?eau. «C?est une denrée rare ici», nous avise un enfant, à peine dix ans, mais paraissant en avoir plus avec des mains de bûcheron et des yeux de ferronnier.
Depuis le triste épisode de la peste, le besoin en eau, ce capital vital pour la survie, se fait de plus en plus ressentir.
«Les vaches n?ont plus où s?abreuver depuis que les autorités ont pris la décision de fermer définitivement la sebkha», se lamente le propriétaire de cinq vaches qui nous annonce tout de go «le scoop» de vouloir quitter définitivement le douar pour un appartement en plein centre-ville d?Oran, une ville proche et lointaine à la fois. Proche en termes d?insignifiants kilomètres, mais lointaine, compte tenu de la mentalité du douar, caractérisée par un conservatisme ancestral.
«Si je quitte le patelin, c?est avec le c?ur déchiré, mais vous voyez bien qu?il n?y a rien ici. Kehaïlia n?existe que par le nom», nous lance ammi Salem, propriétaire d?une demi-douzaine de vaches, entouré d?une douzaine d?enfants, tous mal vêtus, chétifs, la chevelure mal soignée, mais les yeux laissant transparaître malgré tout une lueur d?espoir.
«Dites-moi, Yerham bouk, c?est une vie celle-là ? Ni eau, ni bitume, ni travail, ni café, ni stade, ni?» La liste des «ni» donne l?impression d?être interminable dans ce hameau qu?on traverse en long et en large en dix minutes seulement, mais dont on garde des souvenirs pour l?éternité. Ici, tout le monde se connaît. La misère vécue à l?unisson a tissé entre les habitants un lien indéfectible et la peste, apparue en juin 2003 emportant avec elle le petit Hichem, 11 ans, l?a consolidé.
«Nous l?avons pleuré à chaudes larmes, c?était notre fils, mais sachez bien que si la peste n?est plus là, il y a d?autres enfants qui vont mourir, achevés par la misère?», avertit hadj Lakhdar, un septuagénaire emmitouflé dans sa kachabia usée.
De loin, apparaissent des portes à peine ouvertes d?où on peut aisément entrevoir les silhouettes de femmes. «Elles ne sortent que très rarement, mais les mentalités ont évidemment changé. Beaucoup de gens laissent leurs filles aller à l?école.
Il existe même des filles qui vont à l?université et qui ont des portables», affirme un jeune apparemment heureux de nous faire admettre que Kehaïlia n?est pas uniquement synonyme de peste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.