Résumé de la 73e partie n Geraldine dit à Lamb avoir donné un surnom à tous les habitants du quartier, qu'elle lui énumère quasiment un par un... Bon, j'y vais. C'est bien pour vous, une visite. — Elle s'énerve quand elle fait la cuisine, dit Geraldine, surtout pour un plat nouveau. — Parlez-moi encore de vos voisins. De ce que vous voyez. Qui vit dans la maison d'à-côté, la plus soignée ? — Oh ! une aveugle. A la voir marcher, on ne le croirait jamais, d'ailleurs. C'est Harry, le portier, qui m'a dit ça. Il me parle de tout. C'est lui qui m'a raconté l'assassinat. — L'assassinat ? Je manifestai une surprise hypocrite. — Oui. C'est la première fois que je vois un meurtre. — C'est palpitant. Euh.., qu'avez-vous vu ? — Eh bien, c'était l'heure creuse de la journée. Quand, tout à coup, la fille est sortie en hurlant. Alors, c'est devenu passionnant. J'ai tout de suite compris qu'il était arrivé quelque chose. — Qui hurlait ? — Une fille. Toute jeune et très jolie. Elle a couru et s'est mise à hurler, à hurler. Il y avait un jeune homme qui marchait dans la rue. Elle est sortie par la grille, s'est agrippée à lui, comme ça, dit-elle, mimant la scène des deux bras. Puis, soudain me fixant : — Vous lui ressemblez beaucoup, dites-moi. — Je dois avoir un sosie, plaisantai-je. Et alors, qu'est-il arrivé ? — Eh bien, il l'a pour ainsi dire flanquée par terre et il est entré dans la maison. — Continuez, lui dis-je. — Alors, il s'est passé des tas de choses. L'homme est ressorti pour aller jusqu'à la cabine téléphoner. — A quelle heure déjeunez-vous d'habitude, Geraldine ? — Oh ! Je n'ai pas d'heure fixe. A l'heure d'Ingrid. — Et le jour de l'assassinat, vous avez déjeuné tôt ? — Oh ! oui, pour qu'Ingrid puisse faire sa toilette et sortir. — Donc ce matin-là, vous regardiez passer les gens par votre fenêtre ? — Oui. La plupart du temps. — Et l'homme qu'on a assassiné ne l'avez-vous pas vu entrer dans la maison ? — Non. Je ne l'ai pas vu, ni entrer ni sonner à la porte. — Peut-être est-il passé par le jardin. De toute façon, couchée comme vous l'êtes, il doit vous être difficile de distinguer un jour d'un autre. — Pas du tout, fit-elle, piquée au vif. Je puis tout vous raconter, quand Mrs Crabe est entrée et quand elle est repartie. — C'est la femme de ménage dont vous parlez ? — Oui, elle marche de travers, comme un crabe. — Alors, ce jour-là, armée de vos jumelles, vous étiez là, à regarder ? — Oui, dit Geraldine. — Et vous n'avez vu personne ? Ni une voiture ni un commerçant, pas de visites ? — L'épicier passe les lundi et jeudi ; quant au lait, on le dépose à 8 heures et demie du matin. A suivre D'après Agatha Christie