Violence n Le président guinéen Alpha Condé a appelé ce mardi au calme» et à «la vigilance» quelques heures après une attaque menée par des militaires contre sa résidence privée de Conakry. «Je vous appelle au calme, mais aussi à la vigilance et à l'unité nationale. Je ne veux pas de réaction populaire, ni de réaction contre qui que ce soit, laissez l'armée et les forces de l'ordre faire leur travail», a déclaré M. Condé dans une allocution à la radio-télévision publique RTG. «Ma maison a été attaquée cette nuit, mais je dois féliciter la garde présidentielle qui s'est battue héroïquement de 03H10 (locales et GMT) jusqu'à 05HOO du matin avant d'avoir du renfort», a déclaré M. Condé. «Je vous appelle au calme», a répété le chef de l'Etat, ajoutant : «nos ennemis peuvent tout tenter, mais ils ne pourront pas empêcher la marche du peuple guinéen vers la démocratie». «La voie de la démocratie a commencé et cela va continuer, je vous ai promis le changement et, si Dieu le veut, nous aurons ce changement», a-t-il affirmé. «S'il y a des gens qui veulent développer la haine en Guinée nous ne devons pas les suivre. La Guinée c'est un seul pays, nous sommes unis, nous ne pouvons pas nous développer si nous ne sommes pas unis et nous n'acceptons pas qu'on nous divise», a affirmé le président Condé. «Je vous pris de rester calme et de continuer votre travail. Je compte sur vous et sur votre sagesse», a-t-il redit, concluant ainsi : «si Dieu le veut et grâce aux prières de nos imams, je conduirai la Guinée à la victoire, c'est-à-dire au développement, au progrès et à l'unité. Je vous fais confiance, faites moi confiance». Des tirs nourris ont été entendus pendant près de trois heures ce mardi dans le quartier de la résidence du président Condé à Conakry, touchée par une roquette, mais le chef de l'Etat en est sorti indemne. Les motivations des assaillants restaient inconnues ce mardi matin. Des témoins du quartier de Kipé où est située la résidence privée du chef de l'Etat, ont parlé de « tirs à l'arme lourde ». Des barrages militaires ont été établis dans toute la ville et les accès au quartier administratif de Kaloum, au centre de Conakry, étaient fermés à la circulation ce matin, selon des témoins. Ce regain de tension dans la capitale guinéenne intervient près de sept mois après la prise de fonction, le 21 décembre 2010, d'Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de Guinée dont l'une des premières tâches a été de mettre en place une réforme du secteur de la défense et de sécurité. L'histoire de la Guinée a été marquée par des coups d'état et tentatives de coups d'état militaires, le dernier en date ayant porté au pouvoir en décembre 2008 le capitaine Moussa Dadis Camara, renversé un an plus tard.