Le conflit qui oppose depuis un mois les transporteurs de voyageurs de la wilaya de Tizi Ouzou à leur tutelle a enregistré, vendredi soir, une dérive dangereuse. Deux bus appartenant à un transporteur de Fréha assurant la navette entre cette localité et la ville des Genêts et qui a cessé la grève la semaine passée pour reprendre son activité, ont été brûlés. Selon des sources sûres le propriétaire des deux véhicules aurait déposé une plainte contre un membre du collectif des transporteurs, une organisation née suite à la fermeture de l'ancienne gare routière, pour défendre les intérêts des opérateurs sommés de rejoindre la gare multimodale de Bouhinoune. Contactés ce matin par téléphone, les membres du collectif qui regrette et condamne «cet acte criminel», dont a été victime leur confrère, déclarent qu'ils n'ont rien à voir avec cette affaire. «Nous sommes un mouvement pacifique qui mène ses actions dans le calme depuis un mois sans qu'aucun incident soit enregistré, et nous resterons pacifiques», nous dit un délégué. Notre interlocuteur précise que «les transporteurs de voyageurs sont des personnes sages, des pères de famille qui revendiquent leurs droits dans le calme. Ils ne sont nullement concernés par cette grave dérive que nous déplorons et dénonçons». Un autre transporteur n'hésite pas à parler de «manipulation et d'intox pour casser la grève qui dure depuis exactement 31 jours sans que la mobilisation des opérateurs soit entamée». Le collectif des transporteurs prévoit de rendre public un communiqué cet après-midi à propos de l'incident de Fréha.
