Outre la grande consommation de dattes et de lait caillé ou frais, les habitants de Djamaa ne sont pas près de se passer de pain traditionnel ‘'khamira'' ni de la soupe (chorba) ‘'djari'' à base de blé dur passé à la meule en pierre pour obtenir un ‘'frik'' qu'on prépare soi-même ou chez un meunier privé. Avant la prière, le jeûne est rompu comme à l'accoutumée chez les gens du Sud avec du lait et des dattes. Les jeûneurs prennent un léger ‘'djari'' obligatoirement accompagné de ‘'khamira'' et d'une salade et un bourak, selon les familles hchachna. «Mon fils aîné, s'il ne trouve pas de khamira et de djari, il se lève de table et ne mange pas, malgré une dure journée de jeûne», nous dit El-hadja Mabrouka. Après la prière d'el Ichaa et chefaa, un tadjine foul est servi. Ce n'est pas comme la doubara. C'est un plat léger à base uniquement de fèves bouillis.» Les femmes préparent généralement djari, hrira, haswa comme entrées accompagnées de plats traditionnels ou modernes comme dolma, bourek. El-hadja Raisa de la localité dite Tendla à 15 km de Djamaa, nous dit que ses traditions sont quasiment les mêmes que celles de Djamaa. «Je veille avec mes voisines et chaque soir, on veille chez l'une d'elles.» Pour le s'hour, elle prépare la berboucha, dite enâama (couscous), mesfouf. Le jus du palmier est très prisé chez certaines familles. Bien qu'il soit un peu oublié selon certaines femmes, ce jus est très important sur la table des gens de Djamaa. Il est dit Wazwaz, appelé aussi à Oued Souf wazwaza. «C'est un très bon jus préparé à base de 40 hachhoucha (plantes) et des dattes. Il nous fait oublier la soif», nous dit Aïda Hamidatou. Son amie Feyrouz Keddam renchérit : «Ces 40 plantes comptent parmi la recette du plat Elmrour 'mais sans plantes qui donnent le goût amer.»