Résumé de la 108e partie n De retour à Styles, Poirot demande à Mary la permission d'organiser une réunion... Oui, quand j'ai examiné la chambre. Mais nous n'avons sur ce point que l'affirmation de Mrs Cavendish, car ce fut elle qui essaya d'ouvrir cette porte particulière et qui la déclara verrouillée. Dans la confusion qui régnait alors, elle a pu, sans aucune difficulté, glisser le verrou. J'ai saisi la première occasion favorable pour vérifier mes conjectures. D'abord, le fragment correspond exactement à une déchirure de la veste de Mrs Cavendish. Puis, à l'enquête, Mrs Cavendish a déclaré avoir entendu de sa chambre le bruit fait par la chute de la table placée près du lit de Mrs Inglethorp. J'ai contrôlé, dès que je l'ai pu, la véracité de cette déclaration. Je laissai mon ami Mr Hastings dans l'aile gauche de la maison, juste en dehors de la porte de Mrs Cavendish. Moi-même, en compagnie des policiers, je me suis rendu dans la chambre de la victime, et j'y renversai par une feinte maladresse ladite table. Et Mr Hastings m'affirma n'avoir rien entendu. Ceci confirma ma conviction que Mrs Cavendish ne disait pas la vérité en déclarant qu'au moment de la tragédie elle s'habillait dans sa chambre. En fait, je suis convaincu que, loin d'avoir été dans sa chambre, Mrs Cavendish se trouvait dans celle de la morte au moment où l'alarme fut donnée. Je jetai un regard rapide vers Mary. Elle était très pâle, mais souriante. — Je vais donner la raison de cette hypothèse, continua Poirot. Mrs Cavendish se trouve dans la chambre de sa belle-mère : disons qu'elle y cherche quelque chose qu'elle n'a pu encore réussi à trouver. Tout à coup Mrs Inglethorp s'éveille ; en proie à une violente douleur. Elle jette un bras hors du lit, renverse la table et tire désespérément la sonnette. Mrs Cavendish, effrayée, laisse tomber sa bougie, dont la graisse se répand sur le tapis. Elle la ramasse et se retire précipitamment dans la chambre de Miss Cynthia en refermant la porte derrière elle. Elle se hâte vers le corridor, car il ne faut pas que les domestiques la trouvent là. Trop tard ! Déjà un bruit de pas retentit le long de la galerie qui relie les deux ailes. Que peut-elle faire ? Elle entre rapidement dans la chambre de la jeune fille qu'elle se met en devoir de réveiller. Le corridor est envahi par les domestiques et par les autres membres de la famille. Tous sont occupés à enfoncer la porte de Mrs Inglethorp. Personne n'a l'idée que Mrs Cavendish n'est pas arrivée avec les autres, mais et ceci est très significatif, je ne puis trouver personne qui l'ait vue venir de l'autre aile. Il regarda Mary Cavendish. — Ai-je raison, madame ? Elle inclina la tête. — Tout à fait raison, monsieur. Vous comprenez que si j'avais cru être utile à mon mari en révélant ces faits, je n'aurais pas hésité à le faire. Mais ils ne me paraissaient n'avoir aucun rapport avec son innocence ou sa culpabilité. — Dans un sens, c'est juste, madame, mais ils ont débarrassé mon esprit de bien des erreurs et m'ont permis de voir d'autres choses avec leur véritable signification. — Alors, le testament ? s'écria Laurence. C'est donc vous, Mary, qui l'avez détruit ? Elle secoua négativement la tête et Poirot l'imita. A suivre D'après Agatha Christie