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Histoires vraies
J'avais treize ans
Publié dans Info Soir le 30 - 09 - 2011

Résumé de la 1re partie n La nuit, Emilie se sauve de la colonie pour rejoindre Bertrand – lui aussi colon – qui lui a fixé rendez-vous au lac...
Ils se sentent libres, seuls, dangereusement libres et seuls. Emilie secoue la tête d'un air désolé, au souvenir de cette nuit-là...
«J'avais treize ans. Je ne savais pas, je ne com-prenais pas, et Bertrand non plus. Ça s'est fait comme ça, sans qu'on l'ait voulu.»
Le lendemain, au lever du drapeau, Bertrand regarde ses chaussures d'un air embarrassé et vaguement fier. Emilie garde le secret, c'est formidable un secret pareil à son âge. C'est immense, bien trop grand, magique, et Emilie se dit : «Je suis une femme ! C'est drôle, ça ne change rien, personne ne le voit, il n'y a que moi qui le sais.»
C'était la fin des vacances. Deux jours encore pour Bertrand et Emilie à échanger des regards de loin, à se dire : bonjour ! d'un drôle d'air peureux. Et puis le train les emporte, le troupeau rentre à la maison. Chacun s'en va de son côté. Emilie au Nord, Bertrand au Sud.
Séparés par les moniteurs, parqués dans deux wagons différents, ils n'ont même pas pu se dire au revoir.
Emilie à dix-huit ans baisse les yeux sur ce départ stupide :
«Je ne savais même pas son nom de famille, et où il habitait. J'avais treize ans, vous comprenez ? A cet âge-là, on ne prend pas garde à tout ça, on s'appelle par les prénoms, et on se moque du reste.»
Triste Emilie à treize ans ? Non. Un peu plus romantique, et vivant de l'espoir d'une prochaine colonie, d'un prochain été où peut-être, elle reverrait Bertrand. Il l'avait dit et elle aussi : «On reviendra l'année prochaine, on dira aux parents que c'était chouette !»
La rentrée des classes fait oublier tout cela provisoirement. Emilie retrouve l'appartement de banlieue où elle est née. Son père est ouvrier. Sa mère aussi. Ils ne sont pas toujours de bonne humeur, et le porte-monnaie du ménage n'est pas toujours plein. Derrière Emilie, il y a deux petits frères. L'ambiance familiale est assez rigide. Il faut être rentré à heure fixe, faire ses devoirs, mettre la table, surveiller les plus jeunes, et surtout ne pas traîner dehors. Pas de télévision, c'est trop cher, et cela fait se coucher trop tard. Le père se lève à cinq heures, la mère à six. Les enfants vont à l'école jusqu'à cinq heures du soir. Tout le monde est réuni à sept heures. On dîne, on vérifie les devoirs et les cartables et à neuf heures, on est au lit. C'est ça la vie d'Emilie. Une vie comme tant d'autres, un peu plus sévère peut-être. Noël arrive, et le drame avec lui. Emilie est malade, elle se sent mal.
Quand elle se souvient de ce premier malaise, elle a un sourire un peu triste :
«Vous comprenez, je ne savais pas ce que j'avais A treize ans, on ne se rend pas compte. Quand ma mère m'a emmenée chez le médecin, elle parlait d'appendicite et moi j'avais peur d'être opérée. Les copines m'avaient raconté des histoires idiotes, des trucs de gosses, du genre : c'est un médecin qui a oublié ses ciseaux dans le ventre d'une dame... Voilà comment j'étais.
«Ma mère est entrée avec moi dans le cabinet du médecin. On ne la connaissait pas, c'était la première fois que j'étais malade. Je me souviens qu'il a dit : "Alors on est une grande fille ? On a quel âge ?" J'ai dit : "Treize ans monsieur". Ma mère a rajouté : «Et demi, treize ans et demi docteur"»...
«Ensuite, il a demandé depuis quand j'étais réglée. C'est ma mère qui répondait. Après je me souviens plus très bien, parce qu'il m'a examinée, et puis il est sorti avec ma mère, et ils m'ont laissée toute seule.
A suivre
Pierre Bellemare


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