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Histoires vraies
La cité des cafards (1re partie)
Publié dans Info Soir le 11 - 12 - 2011

La Cité des roses, cité HLM d'une ville industrielle de l'Est de la France, est en fait une succession de longues barres grises, comme on en faisait dans les années soixante. On avait planté quelques rosiers le long des façades, tout de suite après la construction, pour justifier ce nom bucolique, mais il y a longtemps qu'il n'y en a plus et ses habitants ont rebaptisé le grand ensemble «Cité des cafards». Car, des cafards, au contraire, il y en a ! Malgré les équipes de désinfection qui viennent régulièrement, ils s'introduisent dans les appartements en passant sous les portes, dans les conduits d'aération et les vide-ordures, par dizaines, par centaines de milliers.
On pourrait l'appeler aussi «Cité du cafard»... La Cité des roses n'est pas ce qu'on fait de pire comme habitat urbain. Ce n'est pas un de ces endroits où la drogue est omniprésente, où s'affrontent les bandes rivales, un de ces lieux de non-droit où la police ose à peine s'aventurer. Non, la vie y est à peu près normale, mais elle est triste, si triste ! Dans cet ancien pays minier sinistré par la crise, il y a à peine du travail et encore moins de distractions. Alors, on s'y ennuie. On s'y ennuie à mourir ou... à tuer !
Ce 15 mai 1994, c'est une scène banale qui a lieu dans la Cité des roses. Un huissier de justice, attaché-case à la main, un serrurier, trousse à outils en bandoulière, et deux agents de police montent les marches de l'escalier D, bâtiment C – l'ascenseur est en panne – pour procéder à l'expulsion d'un locataire qui ne paie pas son loyer. En l'occurrence, il s'agit d'une femme, Catherine Berton, quarante-six ans, ancienne ouvrière au chômage, qui vit seule dans son F3 depuis son divorce et le placement de ses deux enfants à la DDASS.
A leur passage, des voisins alertés par la rumeur sortent sur le palier.
— Il paraît qu'ils vont chez Mme Berton...
— On va peut-être enfin savoir ce qu'elle est devenue.
Car Catherine Berton représente une énigme. Officiellement, elle habite toujours la Cité des roses. Son courrier lui est régulièrement adressé, mais elle ne vient pas le prendre et il s'accumule dans sa boîte aux lettres au point de déborder. En fait, depuis un an, personne ne l'a vue ni n'a eu de ses nouvelles. L'expulsion risque de tourner court.
C'est suivi d'un petit attroupement que l'huissier tambourine contre la porte, puisque sans électricité la sonnette ne fonctionne plus... Comme on pouvait s'y attendre, il n'y a pas de réponse. Il fait un signe au serrurier.
— Allez-y...
Il y a quelques minutes de silence, troublées par le cliquetis des pinces sur le métal, et la porte s'ouvre. Huissier en tête, le petit groupe entre dans les lieux. Tout est calme, silencieux, tranquille, mais il y a pourtant une curieuse odeur, un relent.
La première pièce – une chambre – est vide. La seconde est la salle à manger. L'huissier, avec le souci du détail propre à sa profession, remarque un carreau cassé dans la porte-fenêtre donnant sur le balcon, ainsi que l'épaisse couche de poussière qui recouvre le sol, parcouru par les inévitables cafards. Et c'est alors qu'il se fige, en même temps que le serrurier et les agents...
Mme Berton est là, assise dans un fauteuil. Elle regarde droit devant elle, mais elle ne voit rien : elle est morte. Elle offre un spectacle étrange et horrible : elle est toute desséchée, parcheminée, comme momifiée... Mais de quoi est-elle morte ?... Ils s'approchent tous les quatre et poussent en même temps un cri où la surprise se mêle à l'horreur. (A suivre...)


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