Résumé de la 70e partie - Pourquoi Poirot examine-t-il avec attention, un tableau accroché au mur du bureau de Miss Pope ? «Mademoiselle, je vais vous demander de me donner cette peinture.» — C'est que Monsieur. — Vous n'allez pas prétendre y être attachée... Elle est abominable. — Oh ! cela n'a aucune valeur artistique, je l'avoue. Mais c'est le travail d'une élève et... — Je vous assure, Mademoiselle, que ce tableau n'est pas à sa place sur votre mur. — Mais, pourquoi cela, Monsieur ? — Je vais vous le prouver dans un instant, mais écoutez la petite histoire du vilain petit canard qui était devenu un cygne. Tout en perlant, le détective avait tiré de ses poches une bouteille, une éponge et quelques chiffons et s'était mis à l'œuvre. Une odeur de térébenthine envahit la pièce. — Peut-être n'allez-vous pas au théâtre assister à des revues ? — Non, effectivement. C'est d'un vulgaire... — Oui, sans doute, mais parfois fort instinctif. J'ai vu une artiste de variété changer de personnalité de la façon la plus extraordinaire. Dans un tableau, c'est une étoile de cabaret exquise, pétrie de charme. Dix minutes plus tard, c'est une enfant anémique en uniforme de pensionnaire, dix minutes encore et elle apparaît sous les traits d'une bohémienne disant la bonne aventure... — C'est fort possible, mais je ne vois pas... — Mais je vous démontre le charme qui a opéré dans le train. Winnie l'écolière avec ses tresses pâles, ses lunettes, son appareil dentaire qui lui déforme la bouche, entre aux toilettes. Elle en ressort un quart d'heure plus tard transformée en un «beau petit morceau», selon l'expression de l'inspecteur Hearn. Des bras fins, de hauts talons... un manteau de vison pour couvrir la robe d'uniforme, une petite chose en velours perchée sur ses boucles et du mascara, du fond de teint, du rouge sur les lèvres ! A quoi ressemble le vrai visage de cette jeune personne, Dieu seul le sait. Mais, vous-même, Mademoiselle, vous avez pu constater comment une écolière gauche devient une débutante ravissante. Miss Pope étouffa une exclamation. — Voulez-vous dire que Winnie King s'est déguisée… — Non. Pas elle. On l'a enlevée entre Cranchester et Londres et quelqu'un l'a remplacée. Miss Burshaw n'avait jamais vu Winnie King. Comment pouvait-elle savoir que l'écolière aux tresses maigres et à l'appareil dentaire qu'elle a prise en charge n'était pas elle ? Jusque-là, c'était très bien mais la supercherie ne pouvait pas se poursuivre jusqu'ici. Vous connaissiez la vraie Winnie. La fausse Winnie disparaît donc pour reparaître sous les traits de la femme de Jim Eliott. (A suivre...)