Calvaire - Les patientes et les nouveau-nés de la clinique d'accouchement Naïma, relevant du Centre hospitalier Mustapha-Pacha, subissent les affres du froid de ces derniers jours comme un véritable drame. Et pour cause. Sont-elles vraiment heureuses ces nouvelles mamans, patientes de la clinique Naïma de la commune de Belouizdad qui viennent de mettre au monde un enfant ? La réponse est sans le moindre doute, non. «Je suis inquiète, surtout pour mon bébé, l'absence de chauffage me rend malade», avoue une patiente. Les nouveau-nés, qui viennent de quitter les entrailles d'une maman et de faire connaissance avec ce monde cruel, sont certainement du même avis que leurs parents. Les raisons de ce mécontentement sont à mettre sur le compte de la bêtise humaine et de l'inconscience, pour ne pas dire sur le compte de certains gestionnaires inhumains et incapables de gérer une infrastructure qui mérite un maximum d'attention. En effet, pour une panne de la chaudière de cette clinique, qui perdure, toutes les chambres des malades ne sont pas chauffées. Toutes les patientes auxquelles nous avons rendu visite hier après-midi et les «heureux» papas affichent leur colère à l'égard des gestionnaires de cette infrastructure hospitalière. «Cela fait trois jours que mon bébé et moi grelottons de froid», nous dit une patiente césarisée. «Ce n'est pas à nous de régler un tel problème qui relève de l'administration du Centre hospitalier Mustapha -Pacha», nous disent certains travailleurs. Pour plus de précautions, les mamans ont pris le soin de protéger leur progéniture dans de grandes serviettes et des couettes. «Je fais le maximum pour protéger mon nouveau-né», témoigne une patiente qui est là depuis vendredi dernier. Les parents des malades n'ont trouvé aucune gêne pour répondre favorablement à la demande de certaines infirmières de prendre leurs malades à la maison. «Il nous a été recommandé par le personnel paramédical de prendre nos malades à la maison. Ces dernières vont au moins trouver un minimum de confort à la suite de cette vague de froid que connaît notre pays. Mais il y a un inconvénient de taille, surtout pour les patientes césarisées», disent plusieurs personnes. La vaccination des nouveau-nés pose également problème, déclare un de nos interlocuteurs qui n'arrive pas à comprendre les motivations de faire sortir les nouveau-nés sans les avoir auparavant vaccinés. «Ce que je n'arrive pas à comprendre, on me demande de ramener demain (ndlr : aujourd'hui) mon bébé pour sa vaccination. Ce qui est contraire à la loi», nous dit un citoyen. Si beaucoup de personnes n'avaient pas le choix entre sauver leur épouse des «griffes» du froid sibérien de ces lieux où les laisser à la charge des responsables de la clinique qui sont censés réunir toutes les conditions nécessaires à une hospitalisation conforme aux normes internationales, il y a ce citoyen qui est récalcitrant. «Je ne vais pas prendre à la maison mon épouse dans cet état. Il vous incombe d'assumer vos responsabilités», lance-t-il à la face d'un agent en quittant les lieux, non sans remettre à son épouse une résistance électrique. Si le premier responsable de cette clinique était absent lors de notre passage, fête du Mawlid oblige, au niveau de la direction générale de l'hôpital Mustapha-Pacha, c'est motus et bouche cousue.