La qualité de la production théâtrale «n'est plus un critère aujourd'hui pour attirer le public et faire des recettes», a affirmé, mercredi à Sidi Bel-Abbes, le directeur du Théâtre régional de Béjaïa (TRB). «Des spectacles de qualité ont été donnés devant seulement 12 personnes», a déploré Fatmouche Omar, lors d'une journée d'étude organisée en marge de la sixième édition du Festival régional du théâtre professionnel, qui se tient jusqu'au 14 avril au Théâtre régional de Sidi Bel Abbes. Il a ajouté dans le même sens que «le public algérien a perdu l'habitude d'aller voir des spectacles», suggérant l'idée de lancer une campagne de communication pour reconquérir le public. Dans le même ordre d'idée, il a cité l'expérience du TRB qui consiste en l'élaboration de cartes d'abonnement aux enfants leur permettant d'assister aux représentations théâtrales, ainsi que la signature de conventions avec différentes institutions (entreprises, APC…) pour rentabiliser les spectacles. Pour sa part, Djemane Mohamed Fayçal, expert en marketing, a insisté sur la nécessité «d'aller vers le public» et d'adopter «une stratégie qui prend en considération la qualité du spectacle, les goûts du spectateur et le coût du billet». Mme Rachedi Fatiha, experte en entreprenariat et en PME a considéré la production culturelle, en général, et théâtrale, en particulier, comme un «créneau relevant de l'industrie créative, un point de convergence entre la culture et l'économie». L'intervenante a affirmé que l'entrepreneur créatif «est avant tout un passionné dont l'action est guidée par l'amour de l'art et non pas par une tendance mercantile comme c'est le cas des entrepreneurs classiques». Mme Rachedi a appelé, par ailleurs, à la création d'espaces dédiés à l'entrepreneuriat culturel (incubateurs, pépinières, entre autres) où peuvent s'exprimer tous les acteurs du secteur culturel et échanger leurs visions.
