Magie - Du bol vide surgissent des petits sachets de bonbons et des drapeaux qu'il offre aux gamins. Shrewsbury, en Angleterre, 1891. Un petit garçon se promène dans le square principal de la ville quand son attention est attirée par une roulotte, entourée par des badauds. Il s'approche et entend la voix gutturale du sorcier : «Approchez, approchez, vous allez assister à un spectacle extraordinaire donné par le Great Sequah !» Il se fraie un chemin et se retrouve au premier rang. Le Great Sequah est un homme d'un certain âge, et, pour faire sorcier, il a revêtu le costume indien, avec une coiffure en plumes. Il parcourt l'assistance du regard, puis il saisit un bol et le montre : — Mon bol est vide ! dit-il Il le retourne aussitôt et deux colombes en surgissent ! Il s'adresse au jeune garçon : — Comment t'appelles- tu ? L'enfant est d'abord effrayé d'être ainsi désigné. — Moi… balbutie-t-il Le «sorcier» roule des yeux. — Oui, toi… n'aie pas peur, je ne te mangerai pas ! Les gens attroupés rient. On encourage l'enfant à parler. — Je… je m'appelle Harry… Harry Price ! Le «sorcier» continue à rouler des yeux. — Harry Price ? C'est là le nom d'un futur sorcier ! Le jeune Harry est ému jusqu'aux larmes. — Tu veux des bonbons ? Avant qu'il n'ait répondu, un sac de bonbons surgit du bol et le mage l'offre au jeune garçon, émerveillé. — C'est pour toi ! Great Sequah se retourne vers d'autres enfants. — Et vous, que voulez-vous ? Il n'attend pas la réponse. Du bol vide surgissent des petits sachets de bonbons et des drapeaux qu'il offre aux gamins. — Mais peut-être que vous préférez des jouets ? Et des jouets sortent du bol… — Tout cela est pour vous ! Il jette les objets et les enfants se précipitent pour les ramasser. Mais le sorcier n'a pas fini d'exposer ses talents. — Peut-être qu'il y a quelqu'un qui est malade et qui voudrait guérir ! — Oui ! crie une voix. On fit venir un petit garçon qui avait une rage de dents. — Peut-être, dit son père, que vous pourrez lui arracher cette vilaine dent, sans le faire souffrir ! Le magicien prend l'enfant dans sur ses genoux, le touche au front, puis, prend des tenailles et arrache la dent. — Il n'a pas poussé le moindre cri ! La magie avait agi comme un soporifique ! (A suivre...)
