Les secouristes iraniens ont mis fin ce dimanche matin aux opérations de déblaiement des décombres dans les villages dévastés par un double séisme ayant fait au moins 250 morts et plus de 2.000 blessés. Douze villages aux maisons de brique ou de terre ont été totalement détruits par les deux séismes, d'une magnitude de 6,3 et 6,4, qui ont frappé hier samedi la région montagneuse de Varzeghan au nord-ouest de l'Iran. Depuis, plus de 80 répliques de moindre importance ont frappé la région qui compte plus de 16 000 sinistrés. Dans le village de Bajé-Baj, où vivent un peu plus de 400 personnes, on compte déjà 33 morts, en majorité des femmes et des enfants. Les corps sont regroupés à l'extérieur. Des femmes sanglotent et gémissent autour d'une vingtaine de corps de proches alors que les hommes parcourent les ruines d'un air désespéré. Bajé-Baj a été réduit en un amas de ruines. «Ce village ressemble à une fosse commune», dit d'une voix cassée par une longue nuit de travail Alireza Haidari, qui à bord d'un bulldozer déblaye sans répit les gravats pour tenter de retrouver des survivants. «Mais ce n'est pas le pire. Il y a d'autres villages qui ont été détruits à 100%», confie-t-il. Dans le village de Mirza-Ali-Ghandi, Zeynab, une fillette de 13 ans, dit avoir «perdu sa sœur aînée de 16 ans et son frère de 8 ans». La plupart des hommes travaillaient aux champs au moment de la catastrophe alors que les femmes et les enfants étaient à la maison, ce qui explique que la plupart des victimes soient des femmes et des enfants. Ce matin, c'était un paysage de désolation qui s'offrait aux yeux des secouristes. «Nous avons passé la nuit dehors dans le froid avant que les équipes du Croissant-Rouge n'arrivent à quatre heures du matin et distribuent des tentes et des couvertures, des vêtements», dit un rescapé âgé d'une trentaine d'années. Un peu plus loin, des hommes font bouillir de l'eau pour laver les corps des victimes qui doivent être enterrées rapidement. Sur les routes de la région se joue parfois une course contre la montre pour des ambulances fonçant à toute allure vers l'hôpital le plus proche en croisant souvent des véhicules des secouristes.