Figure - Un cycle cinématographique sera consacré à la mémoire de celui qui a marqué des générations entières. Même s'il nous a quittés il y a de cela vingt-cinq ans, plus précisément un vendredi 25 décembre 1987, des suites d'une longue maladie, son nom restera à jamais gravé et de manière indélébile dans la mémoire des générations. Son nom - celui qui a marqué le cinéma, le théâtre et même la télévision - résonne encore dans nos têtes pareil à un écho. Il revient en nous et en nous il habite encore. Son héritage on le transmet d'une génération à l'autre. Et c'est pour pérenniser son image que l'Office national de la culture et de l'information consacre le 28 septembre un cycle cinématographique à la mémoire de Hassan el Hassani. Un hommage avec la projection de ‘Décembre' du réalisateur Lakhdar Hamina (14h), ‘Les déracinés' du cinéaste Lamine Merbah (16h) et ‘Les portes du silence' du réalisateur Amar Laskri (18h et 20h). Hassan el Hassani, de son vrai nom Hassane Bencheikh, est né le 21/04/1916 à Boghar dans la Wilaya de Médéa. Son itinéraire professionnel est jalonné de métiers : tantôt coiffeur, tantôt gérant d'une salle de cinéma, représentant commercial ou encore député - il siégeait au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN). Mais le métier auquel il se vouait, c'était celui d'artiste, un métier certes, mais surtout une passion à laquelle il s'est consacré tout au long de sa vie, jusqu'à son dernier souffle. Comédien, homme de théâtre, de cinéma, Hassan Bencheikh était aussi un militant de la cause nationale. Son militantisme lui a coûté trois années d'emprisonnement dans les camps de concentration de Beni Messous, Tefechoun, Bossuet et Paul-Cazelles aux côtés d'autres artistes, notamment Tayeb Abou El-Hassan. Hassan el Hassani était notamment connu sous le sobriquet de Boubagra, ce paysan débarquant, avec son accent rural, à la ville où il découvre son immensité et sa vie moderne - c'était du temps où Alger connaissait un exode rural sans précédent.. Son personnage paraissait naïf et aux humeurs changeantes. Hassan el-Hassani était un artiste né, car très tôt il est intéressé et ce, depuis son enfance, par les manifestations culturelles. Le passage de la troupe théâtrale de Mahieddine Bachtarzi dans la région de Berrouaghia fait entrer le jeune Hassan de plain-pied dans le 4e art. Il entame aussitôt sa vie d'artiste professionnel. Plus tard, il se lance dans le cinéma et le petit écran. Il a participé dans beaucoup de films dont le nombre dépasse les 40, son premier film était ‘Le charlatan' en 1959 et le dernier ‘Les portes du silence' du réalisateur Amar Laskri en 1987, et d'autres films comme ‘Le vent des Aurès' (1966), ‘L'Opium et le bâton' (1969), ‘Les vacances de l'inspecteur Tahar' (1972), ‘Chronique des années de braises' en 1974, ‘Bouamama' en 1983. Il a joué dans de longs métrages italiens, français ‘Les Aveux les plus doux', ‘Z' et égyptien ‘Souk Karya'. Lorsqu'on lui demandait où il avait appris son métier d'artiste, Hassan el-Hassani répondra modestement : «J'ai appris mon métier à l'école de la vie. Du peuple. Je n'ai jamais fréquenté d'école. C'est en me confrontant et me frottant au peuple que j'ai appris à jouer.» Et de renchérir : «Jouer, c'est savoir épouser plusieurs caractères, de nombreux personnages. C'est aussi : maîtriser son double.»